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Les manifestations au pays de Mohamed VI se font quotidiennes:
Le Maroc au bord du précipice

Le royaume qui, en sus de cette situation socioéconomique extrêmement grave, a multiplié les gestes d’allégeance à l’entité sioniste se rapproche de jour en jour du précipice.

La grogne sociale au Maroc prend de l’ampleur et déborde sur les jours de semaine. En effet, habituellement organisé les samedis et les dimanches, jours repos hebdomadaires dans le royaume, les manifestations se font désormais quotidiennes. Ainsi au lendemain du grand mouvement de contestation piloté par des partis de l’opposition, ce dimanche à Rabat, les habitants de la ville de Guercif dans l’est du Maroc ont investi la rue, lundi dernier en soirée , dans une gigantesque manifestation contre la détérioration des conditions socio-économiques. Le colère est également justifiée par les nombreuses arrestations arbitraires dont ont été victimes des opposants dans le royaume. L’interpellation et l’emprisonnement du responsable du mouvement Al-Adl Wal Ihsane, Mohamed Baâssou et de l’avocat et ex-ministre des Droits de l’Homme, Mohamed Ziane, auront été les deux gouttes qui ont fait déborder le vase.
Les manifestants ont scandé des slogans réclamant la libération immédiate de tous les détenus politiques et d’opinion, soulignant que l’arrestation de Mohamed Baâssou «s’inscrit dans le cadre du blocus imposé injustement (par le régime) sur le parti Al-Adl Wal Ihsane (Justice et bienfaisance)». Les protestataires ont exprimé leur indignation face à la «la façon dont les dossiers des opposants ont été fabriqués». Les manifestants accusent le Makhzen de masquer son échec dans la réalisation du développement économique et politique. Ils ont appelé à «demander des comptes aux responsables de ces violations répétées» et à «mettre un terme aux détentions politiques au Maroc».
Outre cette revendication politique, les manifestants en colère ont dénoncé la détérioration des conditions sociales. Celle-ci s’exprime depuis plusieurs semaines à travers la hausse des prix du carburant et des matières premières «qui a lourdement impacté le pouvoir d’achat des citoyens dont une grande partie se trouve déjà dans la précarité». Cela sans omettre de pointer le doigt sur la pauvreté et la marginalisation auxquelles sont confrontés les habitants de la ville de Guercif et les Marocains en général en raison de la vétusté des infrastructures et l’absence d’un développement local global.
Dans le même temps, la Coordination nationale des enseignants au «contrat imposé» au Maroc a organisé lundi, des marches de protestation à Fès et Marrakech, en plus d’une manifestation à Rabat, coïncidant avec le procès de leurs collègues. Les protestataires ont exprimé leur rejet du procès en appel de 45 professeurs contractuels jugés en raison de leur participation à une manifestation dans la capitale marocaine.
Et à Rabat également, des milliers de citoyens ainsi que plusieurs instances politiques, syndicales et de défense des droits de l’homme ont organisé des manifestations pour dénoncer la flambée des prix du carburant et des matières premières. Une hausse qui a plongé les deux tiers des Marocains «dans une situation de pauvreté extrême». Le royaume qui, en sus de cette situation socioéconomique extrêmement grave, a multiplié les gestes d’allégeance à l’entité sioniste se rapproche de jour en jour du précipice. En débordant sur le lundi les manifestations de protestation annoncent une nouvelle étape, certainement plus compliquée pour le royaume. Totalement isolé aux plans régional et international, Rabat ne reçoit aucune aide. Israël ne lui sert à rien, sauf à braquer une majorité du peuple contre le choix controversé de leur roi.
Anissa Mesdouf

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