L’Algérie perd plus de 40% de l’eau à cause de canalisation défectueuse, recycle quelques 5% des eaux usées et dispose de 11 usines de dessalement d’eau de mer le long d’un littoral de 1200 km.
Les projets, aujourd’hui en souffrance dans le secteur des ressources en eau, et qui concernent les eaux non conventionnelles, ont fait l’objet, avant hier, d’une rencontre co-présidée par les ministres de l’Energie et des mines, Mohamed Arkab, et des ressources en eau, Kamel Mihoubi. La rencontre qui intervient dans un contexte, pour le moins explosif sur le front de la mobilisation du précieux liquide, a zoomé sur les projets de dessalement de l’eau de mer. Le communiqué du ministère de l’Energie qui a rendu compte de cette réunion, revient sur l’objet central de la rencontre qui consiste à «renforcer les réserves en eau potable et ce, en application des instructions du Président de la République». Rappelons, à ce propos, l’instruction du chef de l’Etat, lors du dernier Conseil des ministres, en faveur de la création d’une agence, sous l’autorité du ministère de l’Energie, exclusivement chargée de réaliser et entretenir les usines de dessalement de l’eau de mer. La rencontre d’avant hier était un prélude à la création de l’agence en question et était centrée sur la réhabilitation de quelques stations, à l’arrêt pour des pannes techniques. Le but de la manœuvre est de réunir les condition nécessaire à leur réhabilitation pour augmenter un tant soi peu la dotation en eau pour les régions qu’elles sont censées desservir. Il faut dire que ces pannes, qui se font malheureusement nombreuses, ont impacté négativement le processus distribution de l’eau aux usagers algériens. Avec ou sans usines de dessalement certaines localités de l’intérieur du pays ne disposent du précieux liquide que quelques heures par semaine. Il est essentiel de souligner que le niveau de stress hydrique dans le pays est à son niveau critique. Beaucoup d’Algériens qui étaient très médiocrement alimentés en eau portable, n’en ont pratiquement plus en raison de la sécheresse qui a frappé le pays cette année.
Aucun territoire de la République n’a été épargné et le déficit pluviométrique enregistré cette année n’a pas permis de renouveler les réserves hydriques de la quasi-totalité des villes du pays. Même les grandes villes sont dans une situation plus que critique en matière d’approvisionnement d’eau.
La rencontre bi-ministérielle, malgré son caractère d’urgence ne pourra pas remédier au grave problème que vit présentement le pays. Cette situation est la conséquence directe d’une sous-estimation du danger qui guette l’Algérie. Même si pendant les deux dernières décennies, l’Algérie a réalisé des dizaines de barrages et permis d’augmenter sensiblement les réserves hydrique du pays, force aura été de constater qu’en matière de lutte contre la déperdition du précieux liquide, le recyclage des eaux usés et la réalisation des stations de dessalement, rien de très probant n’a été réalisé.
L’Algérie perd plus de 40% de l’eau à cause de canalisations défectueuses, recycle quelques 5% des eaux usées et dispose de 11 usines de dessalement d’eau de mer le long d’un littoral de 1200 km.
Pour réduire les déperdition, augmenter le taux de recyclage et réaliser un maximum d’usine de dessalement, c’est toute une stratégie qui devra être mise œuvre sur plusieurs années. Cela sans omettre d’associer les citoyens à toutes les étapes de la réalisation de ladite stratégie.
Nadera Belkacemi