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Les vertus du dialogue
Le président de la république a initié une série de rencontres avec les chefs de partis pour les informer sur la situation que connaît le pays, mais aussi pour écouter leurs doléances quant aux grands événements qui attendent l’Algérie dans les semaines et les mois à venir. La plus importante échéance étant celle des élections législatives qui seront organisées au cours de cette année.
Le président a fait ainsi preuve d’une réelle volonté de consacrer le dialogue comme moyen civilisé et démocratique pour débattre des grands dossiers qui intéressent la nation. Une démarche qui est à saluer après des années de cavalier seul dans la gestion de la chose publique, qui a caractérisé le règne de l’ancien président et de son entourage.
Le président Tebboune a parlé, mais a aussi écouté les délégations qu’il a eu à recevoir depuis son retour au pays. Un souci de consultation qui marque une nouvelle vision dans la gestion des grands dossiers aussi bien politiques, économiques ou sécuritaires que connait l’Algérie actuellement.
Une initiative louable qui devra être suivie d’effet dans les décisions qui seront prises dans les prochains jours. Cette ouverture devra inciter toutes les composantes politiques du pays à s’engager dans ce processus de dialogue, socle puissant de toute démocratie. Mais il est, par ailleurs, navrant de voir certaines organisations politiques, se refermer sur elles mêmes, et refuser de prendre langue avec le pouvoir.
Cette posture ne peut être que contre productive et trompeuse. Car la démarche de certains qui veulent se placer comme porte parole du hirak et champions de la démocratie est une posture trompeuse et populiste.
Certains partis ne font malheureusement pas dans la recherche d’une solution globale à la crise multiforme que connaît le pays, mais dans une surenchère populiste, qui ne peut être qu’intéressée et stérile. Le courage politique n’est pas d’aller vampiriser les espaces d’une certaine presse ou des réseaux sociaux pour se cramponner au déni et au nenni, mais d’aller prendre langue et d’avancer ses convictions et ses principes aux tenants du pouvoir actuel. Des partis qui se sont arrogés le droit de parler du hirak et de se proclamer comme ses seuls porte parole, alors que leur devoir est d’avancer les propositions de leurs propres partis et arrêter une bonne fois pour toutes de jouer aux anges face aux démons. C’est fatiguant ! La politique, malgré tous ses défauts, est quand même un art qui n’est pas donné à tout venant.
Par Abdelmadjid Blidi