L’Europe s’intéresse aux investissements en Algérie : les arguments de Ali Aoun
Les projets liés aux étrangers enregistrés par l’Agence algérienne de promotion des investissements s’élèvent à 123 projets, dont 44 investissements directs étrangers (IDE) et 79 projets en partenariat avec des acteurs locaux.
L’Algérie intéresse au plus haut point les investisseurs asiatiques. Ces derniers n’hésitent plus à se lancer dans des mega projets miniers, mais aussi dans la mécanique, la sidérurgie et la nouvelle économie. C’est ce qu’a révélé, ce jeudi, le Directeur général de l’Agence algérienne de la promotion de l’investissement (AAPI), Omar Rekkache. Pour M.Rekkach cette attraction est la conséquence directe des réformes profondes que connaît le climat des affaires en Algérie. Le code des investissements qui justifie l’existence même de l’AAPI en est le fer de lance. Il en a été question, et par extension, la question des IDE a été abordée par le DG de l’AAPI, dans une allocution prononcée lors d’une conférence organisée par la Délégation de l’Union Européenne en partenariat avec l’AAPI, sous le thème «Explorer les nouvelles opportunités d’investissement et de Nearshoring en Algérie». Le ministre de l’Industrie a marqué sa présence à cette importante conférence, aux côtés du Directeur général de la Banque Nationale de l’Habitat, Ahmed
Belayat, du Directeur général des Douanes, le Général Major Abdelhafid Bakhouche, du président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), Kamel Moula et de l’Ambassadeur de l’Union européenne en Algérie, M. Thomas Eckert, ainsi que des représentants de plusieurs départements ministériels et des Directeurs généraux d’organismes publiques et entreprises économiques.
On apprendra dans le propos de M.Rekkach que les entreprises, qui ont choisi l’Algérie pour y implanter leurs usines, font partie de plus de 100 firmes étrangères ayant exprimé leur volonté d’investir en Algérie. Dans le lot, le DG de l’AAPI comptabilise 45 groupes industriels européens. Ces derniers interviennent dans l’industrie manufacturière, l’agroalimentaire, les énergies renouvelables, et l’économie circulaire. L’ensemble des investissements enregistrés depuis 2022 à ce jour, sont au nombre de plus de 7.000 projets d’investissements déclarés. En ce qui concerne les projets liés aux étrangers enregistrés par l’Agence pendant la période sus-mentionnée, leur nombre s’élève à 123 projets, dont 44 investissements directs étrangers (IDE) et 79 projets en partenariat avec des acteurs locaux.
Selon M. Rekkach, ces chiffres «sont des indicateurs positifs, résultant des réformes initiées par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, visant à améliorer le climat des investissements et reposant sur l’établissement des bases essentielles permettant de restaurer la confiance des investisseurs locaux et étrangers». Résumant les facteurs de réussites, M. Rekkache a estimé que «la destination préférée et une porte d’entrée pour des investissements réussis et rentables pour toutes les parties», appelant les entreprises européennes à exploiter ces conditions en vue de la domiciliation de leurs investissements en Algérie.
Appuyant les déclarations du DG de l’AAPI, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a touché du doigt la problématique des IDE européens en relevant leur limitation au seul secteur des hydrocarbures. Il a plaidé l’élargissement de la palette des projets implantés en Algérie. Le ministre a rappelé que l’Algérie «a toujours été un partenaire fiable et sûr pour les pays européens, notamment dans le domaine de l’approvisionnement en gaz naturel». Ce préjugé positif devrait permettre l’établissement de «relations de coopération et de partenariat qui répondent à nos aspirations mutuelles en matière de développement économique». Pour M. Aoun, «le nouveau départ ne peut se réaliser qu’avec la participation de tous les acteurs, notamment les investisseurs et les hommes d’affaires des deux côtés».
Au plan régional, le ministre a rappelé que l’Algérie a adhéré à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), soulignant son ambition de devenir «une passerelle entre les deux continents africain et européen», notamment de par son positionnement géographique, ainsi que ses investissements dans les infrastructures (routes, zones industrielles, ports), en vue de faciliter les échanges commerciaux et l’accès des investisseurs aux marchés africains, ce qui est «un catalyseur supplémentaire, à même de lancer des investissements communs dans les domaines de l’industrie, de l’agriculture, du commerce et des services».
Anissa Mesdouf