
Maroc : le Parti national rifain exhorte la communauté internationale à reconnaître le droit du peuple rifain à l’autodétermination
Le Parti national rifain (PNR) a exhorté, jeudi, la communauté internationale à reconnaître le droit «imprescriptible» du peuple rifain à l’autodétermination, soulignant que la République du Rif est un «Etat suspendu, non aboli» dont la restauration constitue «un acte de justice».
Le PNR «demande aux Etats, aux institutions internationales et aux organisations de défense des droits humains de reconnaître le droit imprescriptible du peuple rifain à l’autodétermination», a-t-il indiqué dans un communiqué, réaffirmant que «la République du Rif est un Etat suspendu, non aboli, dont la restauration constitue un acte de justice».
Dénonçant l’annexion illégale du Rif par le Maroc en 1956 qu’il considère «contraire aux principes fondamentaux du droit des peuples», ce parti appelle à l’ouverture d’un processus international de clarification juridique, de dialogue et de soutien au peuple rifain dans sa quête de souveraineté, de liberté et de dignité. «La reconnaissance des droits du peuple rifain n’est pas une faveur : c’est un impératif de droit et de justice», a-t-il affirmé, rappelant, à ce titre, que le peuple rifain a exercé de manière effective son droit à l’autodétermination en proclamant en 1921, la République du Rif. «Cette république, fondée par un peuple autochtone sur son propre territoire, représentait une entité étatique souveraine, dotée d’institutions politiques (…)», a-t-il souligné. En 1926, a-t-il poursuivi, «cette république a été suspendue par une offensive militaire coordonnée des puissances coloniales espagnole et française». «Mais ni l’écrasement militaire, ni la disparition de facto des institutions n’ont aboli le droit du peuple rifain à disposer de lui-même», a-t-il ajouté. Selon le PNR, «ce droit, aujourd’hui encore, demeure pleinement fondé en droit international».
Il fait remarquer, à ce propos, que l’annexion du Rif par le Royaume du Maroc en 1956 est «juridiquement nulle et ne saurait produire d’effets légaux». «Cette annexion s’est opérée sans consultation du peuple rifain, sans référendum, sans traité de libre adhésion, et dans un contexte de pression militaire et de vide institutionnel post-colonial», a-t-il souligné avec force. Pour le PNR, cette annexion «constitue une violation manifeste du droit à l’autodétermination, tel que défini par les principes du droit international coutumier». Elle s’inscrit dans le cadre d’»un transfert illégitime de souveraineté d’un territoire non autonome vers un Etat tiers, sans le consentement libre, préalable et informé de sa population», a-t-il encore déploré. Par conséquent, ce parti estime que la République du Rif doit être reconnue comme «un Etat suspendu, porteur d’une légitimité historique, politique et juridique incontestable». «Sa restauration constitue une exigence de justice et de droit, conforme aux normes internationales», a-t-il soutenu, d’autant que depuis cette annexion illégale, le peuple rifain a été la cible d’une «politique d’éradication politique, économique et culturelle, marquée par des épisodes de répression sanglante et de violations massives des droits humains».
Ces faits documentés, reconnus par nombre d’observateurs indépendants et d’ONG (Amnesty International, Human Rights Watch, OMCT, EuroMed Rights, etc.) «témoignent de violations graves, systématiques et continues des droits fondamentaux du peuple rifain», a-t-il affirmé.