Mostaganem : hommage au défunt Mostéfa Abderrahmane
Dans l’après midi de jeudi le club estudiantin omniscience de l’université de Mostaganem a organisé à la salle de conférences de l’ex ITA, une cérémonie d’hommage au défunt cinéaste , photographe, écrivain et journaliste Mostéfa Abderrahmane, lauréat du prix UNESCO, décédé dans la nuit du 31 octobre et enterré à Mostaganem , au cimetière Sidi Benhaoua le premier novembre courant.
Le directeur de wilaya de la culture, le secrétaire général de l’université, des étudiants et un grand nombre d’intellectuels qui ont connu le défunt ainsi que sa famille ont assisté à la cérémonie. Dans son allocution de bienvenue à l’assistance, le président du club omniscience a souligné l’aide morale et le concours précieux qu’a apporté Mostéfa Abderrahmane à la constitution du dit club, constituée le 10 mai 1922.
Dans un court documentaire, l’artiste Ould Maamar Mohamed , compagnon de longue date de Abderrahmane Mostéfa dira que ce dernier s’est consacré , le plus souvent avec ses propres moyens à mettre en lumière avec sa caméra la mémoire populaire . Ainsi , il a réalisé des films documentaires sur les enfumades du Dahra, relatant la tuerie des plus de 1200 hommes, femmes et enfants de la tribu des ouleds R’Hiah dans la vaste grotte « Ghar frachikh dans le Dahra mostaganémois dans la nuit du 18 au 19 juin 1845 par les soldats français commandés par le sinistre et sanguinaire colonel Pélissier , « les caves à vin » où l’armée française torturait les patriotes algériens, « Casaigne , camp de la mort » , « le barrage Beni Bahdel , tortures sous l’eau ».
Ces films documentaires ont été passés à la télévision et projetés dans des salles de cinéma à Mostaganem et dans d’autres villes. Le documentaire « Casaigne , camp de la mort » a été projeté dans une salle à Creitel dans la région parisienne . Dans son intervention, le secrétaire général de l’université , Latroch, dira que l’homme meurt , mais ses œuvres continueront à l’immortaliser . Le docteur Mohamed Merouani , directeur de wilaya de la culture et des arts rappellera le haut degré intellectuel, la modestie , l’humilité et la grande qualité humaine dont faisait montre Abderrahmane Mostefa au quotidien de son vivant. L’intervenant a ajouté qu’une salle de la maison de la culture « Ould Abderrahmane Kaki » sera baptisée prochainement du nom du défunt, Mostefa Abderrahmane. Dans un documentaire projeté à l’occasion , le réalisateur Hadj Fitas montre la participation à la semaine du film arabe qui s’est déroulée à Oran il y’a environ deux mois de Mostefa Abderrahmane qui a présenté son film documentaire « Ami Moussa » qui relate la vie de Achmaoui Moussa, libraire , à Oran , dans une petite rue depuis plus de 50 ans. Quelque trois mois après le tournage dudit documentaire, Hachmaoui Moussa est décédé. Hadj Fitas dira aussi que dans le début des années 1990, il a travaillé au centre audiovisuel de la Sonatrach avec Abderrahmane Mostefa , et tous deux ont réalisé des films documentaires « Sueur de pétrole » « Taghit le Ksar » et « Bétrolucci prend un thé à Béni Abbes ». Le comédien et l’acteur de cinéma , Djilali Boudjemaâ , président de l’école théâtrale « El moudja » rappellera que Mostéfa Abderrahmane qui est aussi un grand comédien ayant joué à Avignon (France) a été cofondateur d’El Moudja et son premier président. Mostéfa Abderrahmane était un excellent photographe, et qu’à ce titre il a participé au concours mondial de la photographie en 1993, organisé par l’UNESCO et le centre culturel de l’Asie . Parmi les 9 117 candidats de 133 pays ayant présenté 10 570 photographies, Mostéfa a été classé par le jury a un rang honorable et primé par l’UNESCO qui l’a gratifié d’une médaille de bronze . En matière d’écriture de livres, il a publié « les regards croisés de la Savoie » , « Kaki , le dramaturge de l’essentiel » , et « le chemin de la mémoire , Algérie 1830-1962 » . Il publia plusieurs articles dans des journaux. Le parcours artistique de Mostéfa Abderrahmane s’est étalé sur près de 60 ans. En 1966, il réalise son premier essai cinématographique « week end fatal “ .
La cérémonie a été clôturée par la remise d’un cadeau et d’un tableau, portrait de Abderrahmane Mostefa fait à la main par une étudiante, à sa famille. Indiquons que Mostéfa Abderrahmane a, du point de vue professionnel, été recruté en tant que technicien et assistant réalisateur au département audiovisuel de l’institut de technologie agricole (ITA) de Mostaganem en 1971.
En 1973, il suit une formation à la réalisation cinématographique à l’école « Louis Lumière » de Paris . En 1990, il intègre le centre audio visuel de la Sonatrach en tant qu’ingénieur de son et réalisateur. En 1996 il est chargé de communication à la wilaya de Mostaganem, puis directeur de la maison de la culture « Ould Abderrahmane Kaki ».
Charef.N