Mostaganem : Soraya Mouloudji donne le coup d’envoi des travaux du festival national Sidi Lakhdar
Dans la soirée de samedi, la ministre de la culture et des arts, Soraya Mouloudji a, dans un discours d’ouverture du festival national du chiir Melhoun dédié à Sidi Lakhdar Ben Khlouf, prononcé à la maison de la culture « Ould Abderrahmane Kaki » en présence du wali, du P/APW et d’une foule nombreuse, annoncé que le chiir Melhoun (poésie populaire) est typiquement algérien, plongeant ses racines depuis le 16éme siècle.
C’est Sidi Lakhdar , né et ayant vécu dans la wilaya de Mostaganem , lieu de culture et d‘arts , des Saints (Awlias Allah Salihines) ayant engendré des hommes de valeur dans tous les domaines a dit la ministre. Elle devait également rappeler que ce genre de manifestations constitue selon les orientations du président de la République , une protection et une préservation du patrimoine culturel et de lutte contre les tentatives de spoliation et d’appropriation illégales. Protéger notre patrimoine n’est pas uniquement un devoir national, c’est aussi une responsabilité historique envers les générations montantes, a ajouté la ministre. « Dans cet ordre d’idées » la semaine écoulée une commission intersectorielle de protection et préservation du patrimoine culturel a été installée par la ministre de la culture et des arts. Soraya Mouloudji a mis en exergue sommairement le parcours de Sidi Lakhdar, résistant, laudateur (Meddah) du prophète Sidna Mohamed (la paix et le salut sur lui) savant, connaisseur des questions politiques économiques et sociales de son temps. La ministre a annoncée à l’occasion que son département accorde des enveloppes financières pour la restauration du mausolée de Sidi Lakhdar, situé dans la commune qui porte son nom et ses dépendances, la grande mosquée de Mostaganem et la maison du Caid dans le quartier Tobana qui datent depuis des siècles. Aussi, 500 millions de dinars sont alloués pour la restauration des quartiers séculaires de Derb et Tobana qui forment la Casbah de Mostaganem.
Par la suite, des chanteurs et des poètes, accompagnés par un orchestre dirigé par Amine Cheikh ont chanté et récité des poèmes glorifiant Allah et son Prophète (la paix et le salut sur lui). Auparavant, la ministre a visité une exposition d’habits pour femmes, œuvres de couturières mostaganémoises et de tableaux représentant la femme algérienne.
A la fin de cette visite, Soraya Mouloudji a fait don de lots de livres dont certains en braille aux APC de Mostaganem et de Sidi Lakhdar. Dans l’après midi samedi , la ministre s’est rendue en compagnie du wali, du P/APW et du directeur de wilaya de la culture et des arts au mausolée de Sidi Lakhdar , situé à une cinquantaine de kilomètres à l’Est de Mostaganem où elle a été reçue par le mokadem et des descendants de ce Ouali Salah . Avant de se recueillir sur le tombeau (Dharikh) de Sidi Lakhdar, la ministre a pris connaissance de certaines quacidates du Saint et du palmier légendaire à la forme extraordinaire. Sidi Lakhdar dit de ce palmier dans une de ses quacidates « veillez à ce que ma tombe soit prés du palmier fixé à la terre, asséché qui renaitra ». Sidi Lakhdar est mort au début du dixième siècle de l’hégire à l’âge de 125 ans et six mois. Durant plus de 80 ans, il n’a cessé d’écrire des poèmes à la gloire du prophète Sidna Mohamed (la paix et le salut sur lui). Il menait la vie d’ascète en pure soufi. IL est précurseur du chiir Melhoun (poésie populaire). IL a aussi combattu comme général à la tête de Moudjahidines algériens et de soldats tucs les envahisseurs espagnols. La bataille qui s’est déroulée du 23 au 26 aout 1558 à Mostaganem et Mazagran fût la plus célèbre. Onze mille soldats espagnols dont leur chef le conte d’Alcaudatte furent tués. Une humiliante défaite subie stoppa les visées expansionnistes de l’Espagne. Sidi Lakhdar a écrit en tant qu’acteur stratégique une quacida « Quassate Mazaghrane maâlouma » relatant avec détails le déroulement de cette bataille. Cette quacida constitue l’unique référence pour les historiens. Dans la matinée de dimanche, les professeurs Bouharaoua Madani, Ferraoun Hamou, Nabila Benabdi et Soulimani Aouatif des universités De Mostaganem, Chlef et Tebéssa ont animé des conférences à la maison de la culture « Abderrahmane Kaki ».
Les intervenants ont axé leurs conférences successivement sur la naissance et le développement de la poésie populaire, « les concepts du djihad, « l’un concernant la guerre sainte , et l’autre relatif aux grands efforts que doit entreprendre le bon croyant pour lutter contre l’égo (nafs), la passion et les désirs terrestres pour anéantir l’instinct bestial». Le cas de Sidi Lakhdar et des grandes soufis, « la résistance dans le chiir melhoun (poésie populaire) et « les faux concepts introduits dans les différentes idéologies religieuses, culturelles et philosophiques par des ennemis de l’Islam dont l’objectif est de faire disparaitre l’identité et la personnalité ».
A l’issue des interventions, un riche débat s’est instauré. L’assistance était composée d’enseignants universitaires, de chercheurs, de poètes et d’intellectuels. Dans la soirée de dimanche, des poètes, venus de plusieurs wilayas, ont récité des poèmes sur l’esplanade de l’ancien siège de la mairie de Sidi Lakhdar en présence d’une foule nombreuse. Aussi, une veillée religieuse à la mémoire de Sidi Lakhdar a été organisée à la mosquée attenante au mausolée de ce Saint, situé sur les hauteurs du village qui porte son nom. Indiquons que le commissaire, le docteur Merouani Mohamed, du dit festival, nouvellement installé, a réussi en organisant les activités marquant ce festival à Mostaganem et Sidi Lakhdar, suscitant la joie au sein des descendants de ce Ouali Salah. Il est utile de souligner que selon certains chercheurs, on étudie les poésies populaires (Chiir Melhoun) de Sidi Lakhdar dans une université Irakienne. Aussi, dans une ses quacidates, ce Saint dit qu’il est connu en Irak de part ses liens spirituels qui le lient virtuellement avec Sidi Abdelkader Djillali, dont il est membre de sa tarika.
Charef.N