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Plan de circulation routière:
Ne faut-il pas bannir l’aménagement circulaire ?

Selon la Charte d’Athènes, dans son article 77, « Les clefs de l’urbanisme sont dans les quatre fonctions: Habiter, Travailler, se Récréer, Circuler ».

Des fonctions estimées aujourd’hui vitales pour une meilleure fonctionnalité de la ville qui favorisera le développement durable et l’épanouissement du citoyen et son rendement individuel, en sa qualité de force de productivité. Qu’en est-il de la ville d’Oran ? Avec son grand port méditerranéen, son aéroport international d’Es-Sénia et sa nouvelle extension, ses deux universités, dont l’USTO, une des plus grandes des universités technologiques d’Afrique , ses nouvelles infrastructures routières, ses zones industrielles et d’activités économiques ainsi que ses zones d’extension touristiques, ses nouveaux pôles urbains, Misserghine « Ahmed Zabana», Oued Tlélat, Belgaïd, Oran connaît, certes, une vitalité économique perceptible, mais est-elle pour autant une métropole fonctionnelle ? Penchons-nous sur la fonction « Circuler», en rapport avec le transport et la communication, deux activités fondamentales pour le développement économique.
Pour beaucoup de citoyens et d’observateurs oranais, le plan de circulation routière actuel est obsolète et a atteint un point de non-retour, faisant d’Oran, l’une des moins fonctionnelles du pays. Sachant ce que représente pertinemment cet instrument d’urbanisme, il devient évident, qu’une réaction des pouvoirs publics et des chargés du transport à Oran, est désormais du niveau de l’urgence afin de « soulager » la ville de la pesanteur de la circulation, mais surtout permettre une fluidité qui va dans le sens de l’aération de l’activité économique. Il faut reconnaître que depuis la mise en marche du tramway à Oran, le schéma de la circulation routière intra-muros n’a été que trop peu réfléchi, créant ainsi un ensemble de goulots d’étranglement au niveau de points importants de la ville, engendrés généralement par l’existence de certaines artères et avenues devenues étroites ainsi que les nombreux ronds-points, souvent démesurés. Pour l’exemple, pour régler son problème de circulation, l’Etat de New York qui s’est référé au plan dit « hippodamien», terme hérité du nom de l’architecte grec Hippodamos, considéré comme l’un des pères de l’urbanisme a banni l’aménagement circulaire et supprimé quasiment tous les ronds-points, ne laissant que celui symbolique « Columbus Circle ». Selon ce plan « hippodamien», l’aménagement des rues et de la ville, consiste en un quadrillage régulier, avec des croisements à angle droit, formant ainsi des îlots en damier. Peut-être que la configuration géographique de la ville d’Oran, ne peut plus permettre l’adoption d’un tel modèle, néanmoins, procéder à des retouches là où il est nécessaire de le faire, est un acte tout à fait tolérable. Il faudra certainement mettre à contribution la trésorerie locale pour débloquer les investissements indispensables, qui seront moins importants d’ailleurs en comparaison avec ce à quoi reviennent annuellement les dépenses liées aux accidents de la route et les déficits économiques en termes de rendement individuel, mais cela contribuera grandement à développer une fonction clé de l’urbanisme, si l’on ambitionne d’avoir une ville fonctionnelle. Quoiqu’il en soit, ce dossier, ne saurait faire longtemps de tergiversions, les pouvoirs publics sont devant l’obligation d’apporter des solutions à une situation qui risque de devenir encore plus catastrophique, d’autant plus que dans moins d’un an, la capitale de l’Ouest, abritera d’importants événements sportifs que sont les Jeux Méditerranéens. L’apprêtement de la ville à un tel événement, n’est pas simplement une affaire d’embellissement, notamment dans le transport, puisque des millions de visiteurs entre sportifs, touristes et délégations, seront présents à Oran, durant plus d’un mois.
Ainsi, conscients de l’ampleur de la tâche et de l’importance de l’événement, les responsables au niveau de la direction des transports de la wilaya d’Oran ont mis à pied d’œuvre, un nouveau plan de circulation adapté spécialement aux exigences des Jeux méditerranéens. Une action saluée par les citoyens, mais qui devra s’inscrire dans la durabilité soutiennent les observateurs.
« Le principe de l’organisation de manifestations sportives, à l’exemple de jeux olympiques ou méditerranéens, ou d’autres, est le rapprochement des nations et la transmission d’un message de paix, toutefois l’investissement doit profiter à l’essor de la ville et à sa population», dira un urbaniste. Dans ce sens, il est prévu des rencontres-débat et des consultations avec différents acteurs et spécialistes pour apporter leur expertise avant l’achèvement de cette opération et la mise en œuvre de ce nouveau plan de circulation.
Karim Bennacef

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