Oran a véritablement commencé à «prendre sa revanche» sur le vieux passé
Un responsable local d’un secteur d’activité a bien poliment interpellé le chroniqueur, lui reprochant de «faire toujours l’impasse sur les progrès et les résultats enregistrés en matière de développement d’Oran et de sa région”. Un débat classique connu par les professionnels de la presse à qui l’on fait souvent le procès de ne parler que «des trains qui arrivent en retard et jamais de ceux qui arrivent à l’heure».
On se souvient que bien avant d’accueillir les jeux méditerranéens de 2021, reportée à 2022, la ville d’Oran avait en effet placé bien haut la barre des aspirations au progrès, au renouveau et à la modernité, à la hauteur des ambitions collectives partagées. Transformée en un vaste chantier impliquant tous les secteurs d’activité concernés par le développement local, la capitale oranaise avait alors affiché la volonté des pouvoirs publics de transformer en quelques années l’image urbaine de la ville afin de l’installer au statut d’une métropole régionale digne de ses ambitions.
On sait que des rencontres économiques internationales, des réunions de hauts dirigeants des pays du bassin méditerranéen, des conférences et des expositions regroupant plusieurs nations se sont multipliées ces dix dernières années à Oran grâce aux grandes infrastructures réalisées. Notamment le Centre des conventions, les hôtels de classe internationale, le nouveau pôle universitaire, le tramway, le complexe sportif olympique, le quatrième périphérique et les ouvrages d’art sur le réseau routier, les nouveaux hôpitaux, le nouvel aéroport, la pénétrante au port d’Oran, et bien d’autres projets initiés ou en cours de lancement. La ville d’Oran a véritablement commencé à «prendre sa revanche» sur le vieux passé de délaissement et de marginalisation qui a accumulé les déficits dans tous les domaines et failli compromettre son essor et son développement.
Même en matière d’aménagement et d’embellissement urbain, on peut noter et applaudir les actions engagées ces cinq dernières années en matière de projets de parcs urbains, d’assainissement des «points noirs» et d’amélioration de l’hygiène et de l’environnement. Mais il reste aussi que la gestion des opérations d’amélioration de l’espace urbain et la bonne maîtrise de l’avancement des chantiers de réalisation restent au cœur des préoccupations des pouvoirs publics et des critiques exprimées par bon nombre d’observateurs.
Comment faut-il dès lors s’arrêter au seul éloge des performances et passer sous silence les échecs, les retards et les carences enregistrées ici et là dans différents domaines de gestion des affaires locales? Après les vieilles décennies de laxisme débordant de replatrages et de médiocres improvisations qui ont accentué l’état de délabrement du cadre de vie collectif, il est utile et opportun de pointer du doigt les erreurs, les carences et les défaillances qui restent à éliminer ou à corriger pour permettre de hisser la ville au véritable rang de métropole méditerranéenne.
La Tour-carcasse de l’ex-hôtel Châteauneuf, la bâtisse de l’ex-palais des congrès à Haï Sabah, la restauration du siège de l’hôtel de ville, la réhabilitation de monuments historiques et d’anciennes mosquées, la rénovation urbaine dans certains quartiers et grandes cités d’habitat collectif, la restauration et réhabilitation du quartier historique de Sidi El Houari, la floraison incessante des bidonvilles et des extensions sauvages, et bien d’autres vieux dossiers plus ou moins importants restent à ce jour inscrits en «instance» hérités d’un responsable à un autre au gré des changement de walis. Aujourd’hui, il faut en effet citer, encourager et applaudir les «trains qui arrivent à l’heure», mais sans pour autant omettre de pointer du doigt les retards et les renoncements bien souvent enregistrés.
Par S.Benali