EDITO

Où situer le juste milieu

La mécanique de la décision politique dans ce qu’on qualifie de bloc occidental est assez simple. Elle repose sur un moteur infaillible : le suffrage universel. Aux USA, en France, en Italie, en Grèce et ailleurs en Europe, les crises se gèrent par la voie des élections. On a vu des changements de majorité en Allemagne, en Italie, aux USA et ailleurs ces deux dernières années. Une manière de laver les salissures de mauvaise gouvernance de la crise de la Covid-19 et de l’inflation galopante. Les prochains scrutins dans ce bloc en finiront avec les décisions stupides liées à la guerre en Ukraine. Il n’y aura aucune autre sanction que celle des urnes. Les perdants se retrouveront dans des institutions régionales et internationales confortablement rémunérés. Dans ce processus « démocratique » bien rodé, il y a, bien entendu, une forte dose d’anesthésie. C’est ce qui s’est d’ailleurs passé ces trois dernières années. Les opinions publiques de ces pays applaudissent au bon fonctionnement de leur modèle démocratique, sauf que vu du « Tiers monde », on voit bien la mascarade. Et pour cause, des politiques recyclés, d’autres fermant les yeux sur une gabegie scandaleuse, voire même sur des scandales de corruption. Celui du Moroccogate n’est en fait que la cerise sur le gâteau. Les élections sont la parfaite parade «démocratique» aux contraintes que créent les gouvernements et que doivent supporter les peuples du «Monde libre».
Dans la sphère à déficit démocratique évident, les conflits se gèrent à coup de bâtons, voire à coup d’Etat pour certains. Le Mali, le Burkina Fasso et ailleurs, on semble ne pas maîtriser l’usage anesthésiant de la pratique «démocratique». Les élections ne ramènent pas grand-chose dans les corps politique et social de la société. Cet état de fait est illustré par ce qui se passe dans nombres de pays, frappés par la crise économique, le changement de gouvernement et de majorité au pouvoir, avec en prime des promesses d’amendement profond des Constitutions qui n’agit pas sur le moral des citoyens. Ces derniers continuent à croire que seuls la rue, l’émeute et l’expression publique de la frustration politique constituent des armes efficaces pour la gestion des crises. Pourtant, les plus sensés savent que ce genre de comportements aggrave les conflits politiques au lieu de les solutionner.
Par Nabil.G

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