L’Algérie doit disposer d’une économie intégrée qui se caractérise par la coopération d’un réseau de sous-traitants pour avoir une indépendance et ne plus recourir aux importations de pièces et technologies à partir de l’étranger.
C’est ce qu’a affirmé, hier, le président du Conseil national pour la promotion des petites et moyennes entreprises (CNCPME), Adel Bensaci, lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. En plus de l’enjeux pour l’entreprise de ne plus être dépendante des importations d’équipements ou outils, «une économie intégrée est une économie rentable», a affirmé l’intervenant. «Une entreprise qui dispose d’un véritable réseau de soutien de sous-traitants lui permet d’être autonome et subvenir à ses besoins en évitant une rupture de la chaîne logistique dans un système de management efficace et moderne constitue la pierre angulaire de tout développement», a affirmé M. Bensaci.
Il a appelé, dans le même sillage, à revoir l’approche de la bourse de la sous-traitance, affirmant que cet outil «s’est limité depuis 20 ans à l’organisation d’évènementiel». «Il faut changer le modèle économique. Il faut à court et moyen termes atteindre une intégration de toutes les capacités autour d’un projet commun de fabrication d’équipements et bien-sûr que les bourses de la sous-traitances auront le rôle à jouer dans l’identification des capacités nationales», a soutenu le président du CNCPME.
Détaillant le rôle du Conseil national pour la promotion des PME, M. Bensaci a affirmé que cet organisme est un outil d’aide à la décision, qui, en plus d’élaborer des rapports, il descend sur le terrain avec un objectif d’avoir un impact le plus directe possible sur l’emploi et la préservation des entreprises. Pour ce qui est de la relance industrielle, il a affirmé que celle-ci nécessite une véritable maturation de toutes les politiques qui doivent être mises en vigueur pour éviter les erreurs commises par le passé. «Il faut apprendre de nos erreurs, c’est la règle de base dans le management», a-t-il déclaré.
L’invité de la chaîne III de la Radio nationale a, ensuite, salué l’engagement du président de la République lors des assises sur la relance industrielle tenues en décembre dernier qui consiste à faire passer la part de l’industrie de 6 à 15 % du PIB. «Au-delà de cet objectif, il y a une véritable politique à mettre en place par tous les ministères », suggère l’invité qui précise qu’il y a une réindustrialisation du pays qui est en train de se faire. «Je dis cela parce que le travail n’a pas été commencé au mois de décembre dernier, mais il y a eu déjà des actions qui ont été entérinées il y a de cela plusieurs mois déjà», a-t-il souligné.
S’agissant du volet de la législation, le président du CNCPME a indiqué qu’il est impératif de simplifier les textes législatifs. «Le développement de l’investissement et de l’industrie nécessitent une simplification des textes législatifs régissant les différents domaines d’activités et qui constituent la solution», a-t-il déclaré.
Pour M. Bensaci, des entraves bureaucratiques se créent dans le cas où les textes législatifs sont complexes d’où l’impératif de les simplifier. «Il faut libérer les initiatives. Le code de l’investissement, qui est très attendu, prend énormément de temps. Ce code ne doit pas représenter un fardeau à l’investissement, mais remplir son rôle de cadrage réglementaire», a-t-il plaidé.
Toujours dans le cadre de la lutte contre la bureaucratie, l’intervenant a souligné que le code de commerce permet de légiférer sur les activités commerciales et l’acte d’investir. «Nous avons déjà un code de commerce qui permet de légiférer sur les activités commerciales et l’acte d’investir par exemple. Plus on va simplifier les choses, moins il y aura de bureaucratie», a-t-il affirmé.
Samir Hamiche