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El-Menea:
Plus de 5.000 oiseaux migrateurs au lac Sebkhat El-Maleh

Quelque 5.018 oiseaux migrateurs ont été dénombrés par les ornithologues dans la zone humide du lac de Sebkhat El-Maleh, à la sortie sud d’El-Menea, a-t-on appris auprès de la Conservation des forêts de la wilaya.

Le recensement hivernal des sujets avifaunes, utilisant cette zone humide d’El-Menea comme «une halte et une zone de nidification» sur l’axe migratoire entre l’Europe et l’Afrique, a été établi à la faveur du traditionnel recensement international des oiseaux migrateurs effectué le 15 janvier de chaque année par les ornithologues, a expliqué le Chef de groupe Ghardaïa du Réseau national des observateurs ornithologiques algériens (R.N.O.O.A), Abdelwahab Cheddad, à l’occasion de la journée mondiale des zones humides (le 2 février). Le comptage a ainsi permis de répertorier 35 espèces avifaunes, pour la plupart des espèces d’oiseaux d’eau telles des anatidés (canards souchets, tadorne de belon, tadorne, sarcelle d’hiver et sarcelles marbrée) ainsi que d’autres espèces telles le flamand rose, le foulque macroules, le Gallinule poule d’eau, la spatule blanche et le héron cendré, a-t-il précisé. Ces sujets avifaunes ont été observés sur l’ensemble du site de «Sebkhat El-Maleh», classé zone humide d’importance internationale en 2004 sur la liste de la convention de Ramsar, et qui s’étend sur 18.947 hectares, dont 1.600 ha de plan d’eau et une périphérie végétale, a fait savoir le même responsable.
Le nombre d’avifaunes et d’espèces hivernant dans cette zone humide constitue un indicateur biologique de l’état de santé de l’écosystème de cette zone humide, en tant que maillon fort de la diversité biologique menacée par les activités humaines accrues, a souligné M.Cheddad. Ce site d’un grand intérêt écologique constitue un berceau d’une population avifaune migratrice très diversifiée et variée dont une partie inscrite sur la liste des oiseaux menacés, élaborée par l’Union Internationale pour la conservation de la nature (UICN), selon le responsable du groupe Ghardaïa du R.N.O.O.A. Ce site naturel aquatique, qui recèle des potentialités naturelles susceptibles de promouvoir un tourisme écologique, est également un véritable laboratoire à ciel ouvert pour les scientifiques, renfermant des milliers d’oiseaux migrateurs, une faune remarquable, des reptiles, des poissons et une flore endémique riche et variée (tamarix limoniastrum, Phragmites et Typha) sur les berges et même les eaux du lac, a-t-il ajouté.

Un site naturel menacé par l’homme et l’urbanisation anarchique

Toutefois, cet espace aquatique est exposé à plusieurs menaces et dégradations induites par l’activité humaine accrue et une urbanisation anarchique et accélérée, particulièrement sur les berges. L’arrachage extensif, la coupe et brûlis de la végétation, le défrichement par les riverains, la pollution par les dépôts des déchets urbains, le braconnage ainsi que les constructions illicites et les rejets d’eaux usées dans ce site aquatique, constituent autant de menaces pour l’équilibre écologique de cette zone humide. En vue de préserver et d’augmenter l’intérêt de cet écosystème biologique, les pouvoirs publics ont réalisé une station de lagunage naturelle des eaux usées d’une capacité de traitement de 30.000 M3/jour, pour prendre en charge les rejets d’eaux usées domestiques des communes d’El-Meneaa et Hassi El-Gara et éviter la pollution du lac naturel.
Les observateurs ornithologues de la Conservation des Forêts de la wilaya de Ghardaïa ont également dénombré plus de 5.584 oiseaux migrateurs de plus d’une 25 espèces dans trois zones humides «artificielles» créées à la faveur d’un programme de traitement des eaux usées, de préservation de l’environnement et des ressources hydriques dans la wilaya, d’après M.Cheddad, responsable également du bureau de la protection de la faune et de la flore à la Conservation des forêts de Ghardaïa. Ces zones humides artificielles et non classées, constituées par les stations d’épuration des eaux usées de Kef Doukhen (exutoire de l’oued M’zab) à El-Atteuf, de Berriane et de Guerrara, sont devenues des sites de nidification d’une population avifaune assez importante, a signalé M.Cheddad. Les ornithologues ont également constaté durant le dernier dénombrement hivernal un assèchement total des zones humides non classées de Dayet Oum Souid, El-Mahfoura et Hassi-Ghanem, suite à la sécheresse qui a touché la région de Ghardaïa. Ces sites aquatiques constituent des atouts favorables pour le développement d’un tourisme écologique et culturel durable et offrir la possibilité aux régions de Ghardaia et d’El-Menea de devenir des pôles touristiques plus attractifs.

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