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Plus de vacances au bord de la mer sous une tente à Aïn El Turck : la formule camping de toile renvoyée aux calendes grecques

L’option d’hébergement toilé, plus populairement connu sous l’indication familière de camping, a en toute vraisemblance et fort malheureusement, été renvoyée inexplicablement aux calendes grecques et ce, au grand dam notamment des familles adeptes de cette formule de ce genre d’habitat pour un bref séjour au bord de la mer.

Quatre de ces lieux de vacances, répertoriés dans la daïra et où prévalait dans le temps une ambiance conviviale, ont carrément disparu après avoir été transformés pour le besoin d’une autre activité. Répartis dans différentes zones de cette daïra, ces quatre anciens campings de toile, dont l’un était installé dans la localité de Claire Fontaine, sur le territoire de la municipalité d’Aïn El Turck, celui du village de Cap Falcon, de moindre capacité par rapport aux autres, un troisième à Bousfer Plage et le quatrième à l’entrée du site des Andalouses, étaient constitués chacun, sauf celui de Cap Falcon, de 100 tentes équipées et aménagées, alliant confort et charme au bord de la mer, séparés par des haies.

Chaque camping, où étaient organisées chaque soir des activités culturelles et des festivités, disposait d’un espace pour les sanitaires et les douches. « Nous y organisions l’ambiance en concoctant diverses activités, dont des concours pour la plus belle tente. Une semaine de location à titre gracieux représentait généralement les prix décernés aux lauréats de ces concours. Le camping disposait également d’une grande bâche d’eau, régulièrement approvisionnée par les camions citernes de la protection civile », a confié en substance M. Kafi Bouâaza, directeur entre 1982 et 1986, du camping de toile de Bousfer Plage, qui fait office aujourd’hui d’un camp de vacances pour les familles.

« A chaque fin de vacances, nous mettions les bouchées doubles pour la circonstance à travers une grande fête, en souhaitant un au revoir aux campeurs. C’était avec une grande émotion que nous clôturions ces vacances et la séparation était encore plus dure », a encore ajouté M. Kafi Bouâaza avant de rappeler avec une pointe d’amertume aussi que « familles sollicitaient à cette époque les autorités locales pour dresser des tentes sur les sites d’agrément. Une autorisation leur était délivrée pour jouir d’un bref séjour au bord de la mer. Les forces de sécurité effectuaient régulièrement des patrouilles pour assurer la sécurité de ces campeurs ».

Il convient de signaler qu’une ambiance de vacances analogue prévalait également dans l’ancien camping de toile de la localité de Claire Fontaine, sur le territoire du chef-lieu de ladite daïra, qui a été transformé en 2012 en lieu de convergence et ce, après l’évacuation des familles sinistrées, qui avaient élu domicile quelques années auparavant dans ce lieu mythique, représentant tout un pan de l’histoire contemporaine de cette partie de la wilaya d’Oran.

Toujours est-il que l’inexplicable abandon de la formule du camping de toile a été durement ressenti par les familles, qui ne disposent pas des moyens financiers pour offrir à leurs enfants un séjour au bord de la mer durant la période des grandes vacances.

Il convient de signaler dans cette optique que dans le souci de colmater cette brèche de nature sociale, les responsables au niveau des communes côtières ont été saisis à la veille de la saison estivale de l’année 2018 par le biais d’une instruction du ministère de l’intérieur et des collectivités locales, transmise par la wilaya d’Oran et ce, pour procéder à la réhabilitation des centres de colonies de vacances en vue de leur exploitation durant la période estivale.

Malheureusement, rien n’a été entrepris depuis pour tenter de relancer la formule camping de toile, qui a été lamentablement impactée par l’avènement de la décennie noire.

Rachid Boutlélis

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