Porte ouverte aux supputations
Pourquoi la réalisation de la deuxième tranche du projet du 5ème boulevard périphérique, appelé la 2ème rocade d’Oran, reste à ce jour gelée, voire abandonnée. L’austérité financière alors invoquée ne permet pas de comprendre pourquoi ce projet a été mis de côté alors qu’un premier tronçon ayant coûté pas moins de 1.300 milliards à été achevé et livré. Un tronçon de ceinture urbaine sous-utilisé et qui n’a aucun impact sur la fluidité du trafic routier interurbain de la wilaya.
Un confrère de la presse oranaise soulignait la semaine dernière dans son article que «le trafic sur cette «semi-rocade» est des plus insignifiant par rapport à sa capacité autoroutier et aux objectifs décrits dans les études du projet . Seule la réalisation et l’achèvement de tout le projet de rocade dans son ensemble peut permettre d’atteindre la pertinence et la rentabilité de ce grand investissement. Mais selon les observateurs avertis, la wilaya et le ministère des Travaux publics ont eu beau revendiquer les fonds nécessaires pour concrétiser ce grand projet, ils n’ont pas obtenu, à ce jour, l’accord d’inscription et de financement.
Et pour les mauvaises langues locales, cela n’est pas sans rappeler cette vieille et triste période de gouvernance marquée par une espèce de marginalisation de la ville d’Oran qui allait creuser les déficits en infrastructures dans tous les domaines. Depuis les années 2000 les choses ont quelque peu changé et Oran allait enfin bénéficier de bon nombre de grands projets, dont un grand Hôpital, une grande mosquée, des hôtels d’affaires, des infrastructures routières, une usine de dessalement d’eau de mer, et même un complexe sportif olympique.
Mais on sait que la plupart de ces grands projets ont été marqués par la fatalité des retards, parfois du déficit de maturation, à l’image de la pénétrante autoroutière au port d’Oran qui se fait attendre depuis longtemps. Aussi, beaucoup d’Oranais se demandent pourquoi ce projet de réalisation du 5ème boulevard périphérique a été engagé et achevé dans sa première phase seulement, alors qu’on aurait pu économiser tout cet argent pour d’autres dépenses cruciales comme les écoles et les logements… La porte reste ouverte aux questionnements et aux supputations.
Par S.Benali