60 ans après le recouvrement de la souveraineté nationale:
Présence remarquable de la culture algérienne à travers le monde
La culture algérienne a connu, en 60 ans d’indépendance, un rayonnement remarquable à travers le monde en se distinguant dans les rencontres et forums internationaux dans divers domaines dont le cinéma, la musique, la littérature, les arts plastiques, le théâtre et le patrimoine. Dans le domaine cinématographique, l’Algérie s’est mondialement illustrée par une gamme de films sociaux, des films de guerre et des comédies, signés par des metteurs en scène de grand talent de la trempe d’Ahmed Rachedi, Mohamed Zinet, Merzak Allouache et de jeunes cinéastes talentueux.
Certains films ont été primés dans de nombreux festivals internationaux, dont «Chronique des années de braise» de Mohamed Lakhdar-Hamina qui a décroché la Palme d’or au Festival de Cannes en 1975, «Z» de Costa-Gavras qui a remporté l’Oscar du meilleur film étranger en 1969 et «La bataille d’Alger» de Gillo Pontecorvo a remporté le Lion d’or à la Mostra de Venise en 1966. Dans le domaine de la littérature et de la pensée intellectuelle, de nombreux auteurs et penseurs de prestige se sont illustrés, à l’instar de Mohamed Dib, Kateb Yacine, Ahlam Mosteghanemi, Tahar Ouettar, Malek Bennabi et Assia Djebar. De nombreux salons du livre ont été organisés, dont le Salon international du livre d’Alger (SILA) qui reste l’événement culturel le plus important en Algérie et l’un des plus grands salons au monde. Dans le domaine de la musique, plusieurs genres sont apparus. Le Rai, en tête, s’est modernisé puis internationalisé dans les années 1990. D’autres genres musicaux se sont distingués marquant la diversité et la grande richesse de la culture algérienne, comme le chaâbi, le Diwan, l’andalou, les chansons chaouie, Kabyle, bédouine et targuie qui connait actuellement un franc succès international. Dans les Arts plastiques, l’Algérie a enfanté des artistes prestigieux de la trempe de Mohamed Racim, l’un des pionniers de l’art de la miniature, et Baya Mehieddine, pionnière de l’art naïf, Bachir Yeles, Mohamed Khedda, Choukri Mesli, M’hamed Issiakhem, Abdelkader Guermaz et Rachid Koraichi.
Dans le 4e art, le Théâtre national algérien (TNA) verra le jour en 1963 et sera baptisé du nom de Mahieddine Bachtarzi, un des pionniers de l’art et de la culture en Algérie. Des hommes de théâtre d’exception notamment Ould Abderrahmane Kaki connu pour son £uvre «El Guerrab oua Salihine» et Abdelkader Alloula auteur de la célèbre trilogie «Lgoual», «Lejouad» et «Lithem» et bien d’autres grands noms. Plusieurs festivals ont été institués, dont le festival national du théâtre amateur (FNTA) de Mostaganem (1967), l’un des plus anciens festivals du théâtre amateur dans le monde. Dans la bande dessinée (BD), plusieurs noms de créateurs ont émergé dès les premières années de l’indépendance, à l’instar de Mohamed Mazari (Maz) et Menouar Merabtine (Slim). Le Festival international de la bande dessinée d’Alger (FIBDA) est l’une des plus importantes manifestations dédiées à la bande dessinée en Afrique et dans le monde arabe. L’Algérie a organisé de grandes manifestations marquant son appartenance civilisationnelle et sa position de leader, la plus importante étant le Festival culturel africain qui s’est tenu uniquement en Algérie à deux reprises, en 1969 et en 2009, en présence d’artistes et d’intellectuels de différents pays africains et des communautés africaines à travers le monde. Figurent également parmi ces manifestations «Algérie, Capitale de la Culture Arabe» en 2007, «Constantine, Capitale de la Culture Arabe» en 2015, ainsi que «Tlemcen, Capitale de la Culture Islamique» en 2011, à laquelle ont participé plusieurs pays membres de l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO) et hors ISESCO. De nombreux autres festivals ont été organisés pour la promotion de la dimension amazighe de la culture algérienne, comme le Festival du théâtre amazigh à Batna, le Festival de la chanson amazighe à Tamanrasset. Tamazight a été constitutionnalisée en tant que langue officielle en 2016, parallèlement à la constitutionnalisation du droit à la culture.
Patrimoine mondial de l’humanité
L’Algérie compte huit (8) éléments du patrimoine immatériel inscrits au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, qui sont L’Ahellil de Gourara (2008), le costume nuptial de Tlemcen (Chedda de Tlemcen/2012), S’boue du Mawlid Ennabawi à Timimoun et l’Imzad (inscrit patrimoine commun à l’Algérie, Mali et Niger en 2013). La liste comprend également Rakb Ouled Sidi Cheikh (le pèlerinage annuel au mausolée de Sidi Cheikh) à El-Bayadh, et la cérémonie de la Sebeïba à Djanet (2014), ainsi que les rites et traditions liées à la production et à la consommation du couscous classé patrimoine commun aux peuples du Maghreb (2020), et la calligraphie arabe classée patrimoine commun au monde arabo-musulman (2021)., Concernant le patrimoine matériel, l’Algérie a introduit sept (7) éléments dans la liste du Patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco à savoir «Kalâa des Béni Hammad» à M’sila en 1980, les sites archéologiques antiques de «Djemila» à Sétif, «Timgad» à Batna et «Tipasa», en 1982. Ont également été classés patrimoine mondial, à la même année, le musée à ciel ouvert «Tassili N’Ajjer» et la «Vallée du M’Zab» à Ghardaïa, suivis de la «Casbah d’Alger» en 1992. L’Algérie dispose aussi de cinq parcs culturels nationaux à savoir «Tassili N’Ajjer», «L’Ahaggar», «Touat-Gourara-Tidikelt», «l’Atlas saharien» et «le Parc culturel de Tindouf», ainsi qu’une vingtaine de secteurs protégés d’une grande valeur patrimoniale. Elle s’emploie, actuellement, en coordination avec l’Union africaine (UA) à la réalisation du projet du Grand Musée de l’Afrique. Créé et placé sous l’égide de l’Unesco, le Centre régional pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en Afrique (Crespiaf) se veut un espace de rencontre des anthropologues africains spécialistes du patrimoine immatériel de l’Afrique.
L’Algérie, un des berceaux de l’humanité
En novembre 2018, des archéologues algériens et étrangers ont découvert des traces de présence humaine datant d’environ 2,4 millions d’années sur le site de «Ain Boucherit» dans la région d’Ain Lahnech à Sétif (Nord-Est du pays). Une équipe de chercheurs algériens, espagnols, australiens et français a annoncé la découverte d’outils lithiques en pierre taillée et d’ossements fossiles d’animaux prouvant que ce site est le deuxième plus ancien au monde après celui de Kouna en Ethiopie qui remonte à 2,6 millions d’années et considéré comme le berceau de l’humanité. Cette importante découverte archéologique dont les fouilles ont été lancées dans les années 90 et qui a été publiée dans la prestigieuse revue scientifique américaine «Science», vient confirmer l’hypothèse de l’existence d’origines multiples du départ de la civilisation humaine à la fois en Afrique de l’Est et du Nord.