Publication d’un ouvrage sur l’histoire : les accords d’Évian racontés par une bande dessinée
La dessinatrice oranaise Bouchra Mokhtari et l’historien suisse Marc Perrenoud ont présenté, lundi dernier à Oran, une bande dessinée qu’ils ont co-signés intitulée « Le long chemin vers l’accord d’Evian – Souvenirs de Suisse (1960-1962)« , qui vient de paraître aux éditions Barzakh. La rencontre s’est tenue à l’Hôtel Royal en présence de l’ambassadeur de Suisse à Alger, Pierre-Yves Fuchs.
«C’est la rencontre entre une bédéiste oranaise de naissance et un oranais de cœur autour d’un projet singulier qui raconte le long chemin jusqu’aux accords d’Évian avec beaucoup d’incertitudes, une histoire extrêmement complexe, restituée dans un récit», a indiqué l’ambassadeur de Suisse. «Je remercie l’ambassade de Suisse de m’avoir choisi pour faire ce travail. C’est un honneur pour moi de travailler sur ce sujet historique. Je voulais vraiment travailler sur l’histoire d’Algérie. L’occasion s’est présentée à moi et j’ai sauté dessus. C’était un grand plaisir d’avoir travaillé avec monsieur Marc Perrenoud», a affirmé la bédéiste Bouchra Moktari. «Mes parents étaient partisans de l’Algérie indépendante. J’ai vécu enfant à Oran. J’ai fait des études au lycée Pasteur d’Oran. En 2021, une offre inattendue est arrivée. C’était une expérience. Je suis très reconnaissante envers Mme. Bouchra d’avoir dessiné en se basant sur le scénario que je lui ai soumis», a déclaré de son côté l’historien Marc Perrenoud. «La Suisse a joué un grand rôle de facilitateur des négociations entre le GPRA et la France. Certains militants nationalistes comme Ferhat Abbas ont séjourné à plusieurs reprises en Suisse qui était aussi un lieu de publication de nombreux articles et de livres sur la guerre d’indépendance de l’Algérie. Il y a également les réseaux humanitaires suisses qui ont assuré une grande solidarité en faveur des Algériens. Beaucoup de Suisses se sont engagés en faveur de la cause algérienne. Il y a le comité international de la croix rouge (CICR) dirigé par des diplomates suisses qui étaient pleinement engagés en faveur des algériens», fait savoir Marc Perrenoud. Les deux co-auteurs ont résumé les événements entourant la signature des accords d’Evian secrètement négociés. La Suisse a joué un rôle important dans les contacts qui ont conduit à la signature du traité de paix entre la France et le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) en mars 1962. L’historien Marc Perrenoud a vécu à Oran de 1963 à 1968. Le travail des co-auteurs s’est appuyé sur des témoignages et des documents historiques. Il contient non seulement des desseins, mais aussi des coupures de journaux et un extrait de rapports du Comité international de la Croix-Rouge. «De 1960 à 1962, la diplomatie suisse a joué un rôle très actif. La politique étrangère suisse reposait sur quatre piliers: la neutralité, la solidarité, la disponibilité et l’universalité», ajoute l’historien.
Imad T