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Rationalisation de l’énergie dans le secteur du bâtiment : plaidoyer pour l’évolution des réglementations thermiques

Le Directeur général de l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE), Merouane Chabane, a appelé jeudi dernier à une évolution des réglementations thermiques dans le secteur du bâtiment en Algérie, l’un des plus énergivores du pays.

Intervenant sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, le DG de l’APRUE a indiqué que l’objectif est de rationaliser la consommation énergétique et contribuer activement à la lutte mondiale contre le réchauffement climatique. M. Chabane a souligné les efforts déployés à travers le programme national de maîtrise de l’énergie. Ce programme ambitionne d’introduire des équipements économes en énergie dans divers secteurs clés, comme le bâtiment, l’industrie et le transport. Il repose également sur des initiatives de sensibilisation, d’action de mobilisation et de communication visant à transformer les comportements des consommateurs, une étape essentielle selon le DG de l’APRUE. Dans le secteur du bâtiment, qui connaît une croissance rapide, notamment avec des projets comme le programme AADL 3, M. Chabane souligne l’importance de concevoir des constructions en intégrant des techniques d’isolation performantes et en sélectionnant soigneusement les sites. Ces mesures, explique-t-il, visent à freiner une augmentation de la consommation énergétique de l’ordre de 8% par an.
Pour répondre à ce défi, il préconise une révision des normes thermiques, avec la mise en place de seuils minimaux pour classifier les bâtiments selon leur performance énergétique, à l’image des classifications appliquées aux équipements électroménagers. «Cela veut dire que les normes actuelles ou la réglementation thermique des bâtiments doivent évoluer pour fixer des seuils minimaux afin de classifier les bâtiments et dire d’un bâtiment qu’il est énergivore ou l’est moins, comme on le fait actuellement avec les équipements électrodomestiques», a-t-il expliqué.
L’invité de la Radio nationale a également évoqué le défi que représente le vieux bâti, qualifié de «passoire énergétique». Il a estimé qu’une réhabilitation thermique à grande échelle est nécessaire, incluant l’usage de matériaux isolants abordables et la formation d’installateurs qualifiés. «Il faut avoir tout un écosystème autour en assurant la disponibilité des matériaux isolants, à des prix raisonnables, des installateurs qualifiés et agréés pour ce type d’aménagement», a-t-il préconisé. M. Chabane estime qu’il faudrait rénover entre 100.000 et 200.000 logements par an pour espérer améliorer significativement la situation.
L’intervenant a indiqué qu’au-delà des bâtiments, l’APRUE s’intéresse également à l’efficacité énergétique des équipements électroménagers, encourageant leur adoption à grande échelle. Merouane Chabane a rappelé que l’Algérie s’inscrit dans les efforts internationaux pour contenir le réchauffement climatique en deçà de 2°C d’ici 2100, conformément aux accords et conventions ratifiés par le pays. Il a enfin annoncé la tenue, en octobre 2025, de la deuxième édition du DecarboMED, le Forum méditerranéen de la décarbonation, qui se déroulera en Algérie. Cet événement permettra de mettre en lumière les initiatives régionales et nationales en faveur de la transition énergétique et de la décarbonation.

Mohand S

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