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Rencontre wali d’Oran-Société civile d’Aïn El Türck : le logement et l’emploi parmi les préoccupations des citoyens

La rencontre avec la société d’Aïn El Türck, tenue la semaine passée au siège de la daïra, par le wali d’Oran, Mr Saïd Sayoud, devait certainement être riche en enseignements pour le chef de l’exécutif, même si les principales interventions ont tourné autour du logement et l’emploi.

L’adage dit que la vérité sort de la bouche des enfants. Celle-ci sort aujourd’hui de la bouche du citoyen. Ceci pour dire que la rencontre avec les citoyens, aurait été, par ordre de priorité, plus importante que, sans en diminuer de son sérieux, la visite de travail, pour jauger le niveau de détresse des contribuables et des ménages, dans une région balnéaire où le chômage et le manque de logements rongent tout un pan de la société.
Il est inutile de revenir sur les causes qui ont conduit à cette précarité généralisée, les effets sont là pour démontrer que, longtemps laissée aux mains des prédateurs et des dévastateurs, la contrée d’Aïn El Türck et sa population s’est pratiquement paupérisée à tous les niveaux.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, selon les confidences des vacanciers occasionnels, la destination préférée sur le plan national des Algériens, n’est que l’illusion reflétée par un miroir déformant.
La région, faut-il le connaitre, n’a pas été des plus privilégiée, ni sur le plan de la gestion, ni sur la qualité de son urbanisation, ni d’ailleurs en matière de logements et encore moins, en matière d’emploi.
Et ce n’est guère une illusion, si le logement et l’emploi ont grandement fait défaut, malgré les potentialités et les possibilités qu’offre la contrée balnéaire.
Les pouvoirs publics, à leur tête le wali, s’en rendent compte aujourd’hui, que toute tentative de projection de programmes de logements ou d’équipements, se heurte à la problématique de l’indisponibilité du foncier urbanisable.
Pour l’implantation de la future gare routière d’Aïn El Türck, il aura fallu la vaillance et la témérité du chef de l’exécutif pour réquisitionner une assiette foncière, là où nombre de responsables locaux et de gestionnaires ont buté, car le site était accaparé depuis près de 20 années, par un investisseur local, considéré comme étant un « intouchable » de la ville.
L’annonce, même si elle ne va pas atténuer un quotidien difficile des habitants de cette contrée, a fait l’effet d’un tonnerre parmi la population, car l’autorité de l’Etat a prévalu, les lois de la République ont triomphé, dans une région où une mafia du foncier a balayé les espoirs de milliers de familles en s’accaparant de chaque centiare, pour en faire des coopératives immobilières, dont nombre d’entre elles, sont à l’heure actuelle, non régularisées. Comme cela est le cas de la zone d’extension touristique de cap Falcon.
Les programmes de logements sociaux se comptent d’ailleurs sur le bout des doigts.
En termes d’emploi, le secteur touristique ne forme pas et n’emploie surtout pas ou très peu.
Pour ne pas dire occasionnellement, soit l’été, au compte-gouttes.
Le reste de l’année, la population sensée être active, chôme, celle juvénile s’adonne aux vices.
Comment, une population, peut-elle s’épanouir, sans emploi, ni salles de cinéma, ni théâtre, ni bibliothèque, ni de véritables maisons de jeunes, ni de salles de sports et sans perspective de pouvoir un jour, se loger ? Lors de cette rencontre avec la population d’Aïn El Türck, Mr Sayoud a été, de l’avis de la majorité des présents, très sensible et surtout attentif aux inquiétudes profondes soulevées par les intervenants.
Leur précarité, vient du manque de projets structurants tel un port de pêche, une ferme pilote, une mini zone d’activité afférente aux métiers liés à la pêche artisanale, à l’absence d’une école de formation aux métiers de l’hôtellerie et de la restauration, etc. Le sentiment de désarroi dégagé ne pouvait lui échapper.
Un premier pas a été fait avec la prise de certaines décisions salutaires, à l’instar de la réhabilitation du stade communal et le projet de la gare routière, d’autres sont attendues pour redonner un peu d’espoir aux habitants de cette contrée.
Karim Bennacef 

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