A la uneRégion

Risques sismiques : comment se protéger ?

Quel enseignement pouvons-nous tirer du dramatique tremblement de terre d’une magnitude de 7,8 sur l’échelle de Richter qui a tué 5 894 personnes en Turquie et 2 470 en Syrie ?

Selon les sismologues, l’Oranie est située en zone d’activité sismique. La région d’Oran a été le théâtre d’importants mouvements tectoniques, en lien avec la collision des plaques africaine et eurasienne qui se poursuit actuellement. Cette limite de plaque a produit plusieurs séismes importants au cours de l’histoire. Le plus meurtrier séisme qui a ébranlé Oran remonte à la nuit du 8 au 9 octobre 1790. Toute la ville a été détruite et pratiquement tous les habitants, soit au total, plus de 2.000 personnes ont été ensevelies sous les décombres à l’époque. Le dernier séisme qui a été enregistré à Oran remonte à juin 2022. D’une magnitude de 5,1, degrés sur l’échelle ouverte de Richter, il avait causé l’effondrement partiel de plusieurs habitations à Arzew. Pour protéger les populations en cas de séisme, une réglementation parasismique a été mise en place. Le but est de mettre en avant l’importance des normes parasismiques en matière d’urbanisme.
«Les techniques parasismiques ont fait leurs preuves. Nous n’avons qu’un seul moyen de nous protéger de ce danger naturel: construire des bâtiments qui supportent les vibrations terrestres sans s’effondrer. La technique est maîtrisée, les normes de construction existent», explique M. Kherbouche, architecte urbaniste exerçant dans le secteur privé à Oran.
«L’effet de résonance d’un séisme est le plus souvent observé sur les immeubles de hauteur moyenne, ce qui est fâcheux puisque les villes sont essentiellement bâties avec ce type de maisons. La fréquence propre des immeubles de quatre à dix étages se situe entre 1 et 3 Hz, ce qui est proche de la fréquence dominante de beaucoup de séismes», poursuit ce spécialiste.
«Les maisons d’un ou deux étages ploient moins sous l’effet du séisme. Quant aux immenses buildings, ils se contentent de s’incurver, mais sans subir cet effet amplificateur. Les grands buildings sont conçus pour supporter les vents violents. Ces derniers représentent aussi de fortes contraintes horizontales», poursuit cet urbaniste.
«Les bâtiments qui supportent le mieux les vibrations sismiques sont symétriques et de forme simple, cubique ou rectangulaire. Il faut aussi chercher à faire correspondre les éléments rigides verticaux – tels les ascenseurs ou les cages d’escalier – avec le centre du bâtiment», ajoute ce spécialiste.
«Le béton armé est résistant, mais il faut particulièrement faire attention aux détails de l’armature, notamment les ancrages. On a vu de nombreuses colonnes qui n’ont pas résisté, car les barres en acier qui les tenaient n’ont pas été placées correctement», précise M. Kherbouche. Pour ce dernier, «la qualité de l’acier est importante car ce matériau doit pouvoir se déformer pour absorber l’énergie sans se rompre».

Un autre élément important concerne l’assurance contre les calamités naturelles. La délégation nationale aux risques majeurs mène régulièrement des campagnes de sensibilisation sur l’assurance contre les effets des catastrophes naturelles (Cat-Nat). Rendue obligatoire en 2003, après le séisme de Boumerdès, l’assurance contre les effets des catastrophes naturelles n’a toutefois pas atteint ses objectifs escomptés. Le taux de souscription à cette assurance reste faible, selon un cadre de la société d’assurance publique SAA.

Imad T

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page