Les entreprises locales du secteur du bâtiment, travaux publics et de l’hydraulique (BTPH) réclament des mesures d’aide de la part des pouvoirs publics afin de surmonter leurs nombreuses difficultés.
Après la hausse des matières premières suite à la crise de la Covid-19, il y a eu la baisse de la commande publique.
Actuellement à Oran, les carnets de commandes reprennent, mais les nuages ne se sont pas dissipés sur les entreprises du secteur du BTPH.
«Actuellement, il y a des appels d’offres découlant de la relance de la commande publique. Mais beaucoup d’entreprises qui n’ont pas travaillé durant deux longues années marquées par la baisse de la commande publique et la crise sanitaire, se sont retrouvées dans l’incapacité d’assainir leurs situations administratives respectives. Elles manquent de trésorerie pour honorer leurs charges sociales. Elles ne peuvent par conséquent pas avoir la mise à jour leur permettant de régulariser leurs dossiers administratifs pour avoir l’attestation de qualification et participer aux appels d’offres», explique Mouloud Kheloufi, chef d’entreprise et président de l’association générale des entrepreneurs algériens (AGEA).
Ce dernier révèle qu’«entre 2019 et 2021, il y a eu la cessation ou de changement d’activités de plus de 1.500 entreprises, notamment pour l’absence de plans de charge».
«Les entreprises locales réclament un accompagnement pour un règlement et un assainissement de leurs situations respectives. Cela passe par l’ouverture d’un dialogue pour régler les problèmes.
Nous sommes prêts à relever tous les défis. Mais il faut ouvrir le débat et permettre à toutes les entreprises de travailler pour la sauvegarde et la relance des entreprises algériennes», plaide-t-il.
Ce chef d’entreprise réclame un plan de sauvetage et de relance au profit des entreprises locales du secteur du BTPH.
Pour lui, les pouvoirs publics sont appelés à apporter une réponse urgente permettant aux entreprises locales de se relever d’un long et dur naufrage après une série de chocs économiques subis, ces cinq dernières années.
Le président de l’association générale des entrepreneurs algériens (AGEA) appelle notamment les pouvoirs publics à faire appliquer les mesures protectionnistes contenues dans le code des marchés publics.
Les entreprises du BTPH soulignent «la nécessité de l’application de la marge de préférence de 25% des entreprises algériennes, qu’elles soient publiques ou privées prévue dans la loi.».
L’article 83 du code des marchés publics en vigueur prévoit, en effet, « une marge de préférence de 25% accordée aux produits d`origine algérienne ou aux entreprises de droit algérien dont le capital est détenu majoritairement par des nationaux résidents», rappelle le président de l’AGEA.
«Il faut réformer le cahier de charges. Des mesures doivent être prises pour la sauvegarde de l’emploi et de l’économie locale», lance-t-il.
L’outil de production national est-il capable de satisfaire une commande publique gigantesque en matière de réalisation de logements ? Le secteur a souffert d’une grande crise dans les années 1990, alors qu’une décennie auparavant, l’Algérie était considérée par le FMI et la Banque Mondiale comme un pays qui a suffisamment accumulé de technologie industrielle et économique pour pouvoir basculer dans l’auto-développement.
«Depuis 2017, sur fond de la chute des prix des hydrocarbures, la demande publique a baissé.
Les entreprises locales ont subi une succession de crises. En 2020, il y a eu la crise sanitaire liée à la Covid-19 qui a décimé les entreprises du BTPH. La relance attendue en 2022 n’était pas au rendez-vous», conclut-il.
Imad T