Sévir contre l’incivisme
On a appris dimanche dernier qu’un arrêté de wilaya interdisant tout rejet anarchique de déchets d’origine industrielle, commerciale ou artisanale sur les trottoirs et les espaces publics est entré en vigueur. Le communiqué publié sur le site officiel de la wilaya, précise que «les autorités locales ont décidé de sévir contre le rejet anarchique des déchets et des ordures sur la voie publique», précisant que «les gérants des commerces doivent veiller à l’entretien de l’environnement professionnel dans lequel ils exercent.». Le communiqué précise également que «les riverains doivent à leur tour respecter le passage du camion chargé de la collecte des ordures ménagères» et que «toute infraction au présent arrêté sera sanctionnée par une amende allant de 10.000 dinars à 50.000 dinars». «Des mises en demeure seront adressées aux contrevenants», indique encore le communiqué de la wilaya. On devrait, à priori, se réjouir et applaudir une telle initiative des pouvoirs publics soucieux de mobiliser et de «responsabiliser» les commerçants et les citoyens autour des questions d’hygiène publique et de préservation de l’environnement. On sait que dans la plupart des grandes métropoles, le simple fait de jeter un mégot de cigarette au sol peut être sévèrement puni par une amende. Une démarche de gestion de l’espace public devenue ailleurs banale et élémentaire, connue et respectée par la majorité des habitants de la ville concernée. L’initiative de la wilaya annonçant des amendes allant jusqu’à 50 000 DA aux seuls commerçants surpris en infraction ne peut en aucun cas régler efficacement la problématique de l’entretien et de l’hygiène du cadre urbain à travers tous les quartiers et les grandes cités de la ville. Il y aura certes un impact en certains endroits connus pour leur forte activité marchande et commerciale et où bon nombre d’acteurs concernés méprisent les règles élémentaires d’hygiène et de gestion des déchets d’emballage en carton et en plastique. Mais on sait que le fléau de la saleté et des ordures ménagères qui ternissent souvent l’image de la ville d’Oran est surtout lié à la non-maîtrise d’un système global de gestion et de ramassage des déchets par les mairies concernées. A cela s’ajoute il est vrai le manque de discipline et de culture citoyenne constaté ici et là dans certains quartiers. Oran malgré l’aménagement et l’embellissement de sa façade urbaine grâce à l’édition des J.M clôturée il y a une quinzaine de jours, semble peu à peu reprise en otage par les vieux démons du laxisme et du renoncement collectif devenu contagieux…
Par S.Benali