
Sifi Ghrieb : l’Algérie peut devenir un hub régional de production et de distribution et un espace d’intégration industrielle
Le Premier ministre par intérim, ministre de l’Industrie, M. Sifi Ghrieb, a affirmé, vendredi soir, que l’Algérie avait tous les atouts pour devenir un hub régional de production et de distribution, notamment dans le domaine de l’industrie automobile, ainsi qu’un espace d’intégration industrielle et un vecteur de coopération intra-africaine.
Dans une allocution prononcée en son nom par le ministre de l’Industrie pharmaceutique, M. Ouacim Kouidri, lors d’une table ronde ministérielle de haut niveau sur le thème : «Promouvoir l’agenda de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) dans le secteur automobile par le commerce, l’industrie et le leadership continental», organisée au Centre international de conférences (CIC), dans le cadre de la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), M. Ghrieb a souligné que l’industrie automobile, bien plus qu’un simple secteur économique local, représente un véritable levier d’intégration africaine.
Grâce à sa position géostratégique de porte d’entrée de l’Afrique pour l’Europe et à ses infrastructures modernes, l’Algérie «peut devenir un hub régional de production et de distribution, un espace d’intégration industrielle et un vecteur de coopération intra-africaine», a-t-il affirmé.
En accueillant l’IATF, l’Algérie «entend se poser en partenaire actif dans le façonnement de l’avenir de l’industrie automobile en Afrique en vue de renforcer l’indépendance de la décision économique du continent et d’offrir de nouvelles opportunités de croissance et de prospérité à ses peuples», a ajouté le Premier ministre par intérim, voyant dans cette foire un espace propice à la conclusion de partenariats fructueux et un point de départ vers la construction d’une industrie africaine intégrée, compétitive et durable.
M. Ghrieb a expliqué que l’accueil par l’Algérie de l’IATF «participe d’un choix stratégique qui reflète la volonté de notre pays de faire de l’industrie, notamment automobile, un levier de diversification économique, un moteur d’intégration africaine et un secteur prometteur pour l’établissement de partenariats régionaux et internationaux mutuellement bénéfiques reposant sur le transfert de technologie et la création de valeur ajoutée».
Après avoir évoqué les tentatives infructueuses de développer une industrie automobile en Algérie par le passé, lesquelles sont restées, a-t-il dit, «limitées à des modèles d’assemblage à faible valeur ajoutée», il a souligné que «la nouvelle vision adoptée aujourd’hui, conformément aux orientations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, vise à asseoir une véritable industrie automobile basée sur l’intégration des chaînes de valeur, à travers le développement d’une base solide pour la fabrication de pièces de rechange».
Cette nouvelle vision «vise aussi à diversifier les partenaires industriels en s’ouvrant aux entreprises africaines et internationales, à renforcer les capacités des fournisseurs locaux et à conférer un rôle central aux petites et moyennes entreprises (PME)», a-t-il ajouté.
Selon lui, cette foire est l’occasion idéale pour lancer des initiatives conjointes entre les pays africains dans le développement des chaînes de valeur régionales, le renforcement de l’intégration industrielle par des accords commerciaux et d’investissement et le soutien à la formation et à la recherche scientifique dans le domaine des véhicules et des pièces de rechange.
De son côté, le Secrétaire général de la ZLECAf, M. Wamkele Mene, a estimé que cette rencontre permet aux pays participants de faire le point sur les forces et faiblesses du secteur industriel, notamment automobile, en vue de le développer grâce aux ressources humaines et matérielles disponibles.
La vice-présidente exécutive de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), Mme Kanayo Awani, a, elle aussi, souligné l’importance de telles rencontres pour trouver les moyens permettant de réaliser l’essor économique et industriel escompté, notamment en matière de financement.
Ont également pris part à la rencontre, le PDG du groupe Sonatrach, M. Rachid Hachichi, le président de l’Union nationale des entrepreneurs publics, M. Charaf-Eddine Amara, plusieurs cadres et chefs d’entreprises économiques et des ministres africains du Commerce et de l’Industrie.
Par ailleurs, dans une déclaration à la presse en marge des activités de la foire, le président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), M. Kamel Moula, a souligné la nécessité pour le continent de renforcer le commerce intra-africain.
Il a indiqué que de nombreux opérateurs économiques africains ont manifesté un grand intérêt pour les produits algériens, rappelant le message fort du président de la République, lors de l’ouverture de la foire, jeudi, lorsqu’il a appelé les Africains à fédérer leurs efforts pour augmenter le volume des échanges intra-africains et ne plus dépendre de l’extérieur.
Selon lui, l’expérience algérienne en matière de soutien au produit local pourrait être reproduite à l’échelle continentale, afin de soutenir et de valoriser le produit africain.