Restaurateurs de la pêcherie d’Oran : un nouveau métier imaginé… «rabatteur» de clients
Pour attirer de nouveaux clients et se démarquer de la concurrence, devenue rude ces dernières années pour diverses raisons, économiques notamment, dont la cherté du poisson, certains restaurateurs de la pêcherie d’Oran, recourent à des “collaborateurs” d’un nouveau genre, lesquels ont improvisé un nouveau métier : ”rabatteurs ” de clients.
Ce sont de jeunes hommes, souvent sans diplôme, ni formation, généralement des “parkingueurs reconvertis”, plantés presque au milieu de la chaussée, devant l’établissement employeur, qui tentent d’attirer un maximum de consommateurs parmi les automobilistes. Par des gestes, peu travaillés et improvisés, chacun y allant selon son savoir-faire, ces “commerciaux” de type nouveau, indiquent aux passagers automobilistes le restaurant tout en proposant une place de stationnement préalablement réservée.
Qui, du restaurateur ou du “rabatteur” a mis à jour le premier ce concept ? En tous les cas, le deal semble complaire aux deux parties, chacune y trouvant son intérêt. Quant à la formule, parfois payante, parfois non, elle reste tributaire de l’humeur du client mais également de l’attitude du “rabatteur”. Laquelle attitude peut être appréciée ou non, acceptée ou révulsée, attractive ou répulsive. Certes, l’on n’est pas encore dans le professionnalisme pur défini par un ensemble de disciplines qui recouvrent les différentes fonctions d’échanges de l’entreprise avec son environnement, faisant progresser les connaissances en matière de commercialisation des produits ou des services, mais l’approche adoptée et acceptée par ces restaurateurs demeure approximative, dans la mesure où la tenue vestimentaire et la gestuelle des “rabatteurs ” sont loin d’assurer une réelle attractivité qui consiste à promouvoir la visibilité de l’activité commerciale de l’établissement.
Des T-shirts et casquettes que porteraient ces “rabatteurs” et portant le logo du restaurant visé, et/ou des flyers à distribuer, auraient été par exemple plus indiqués pour une meilleure promotion du produit. Le concept étant encore à un stade archaïque, il serait peut-être appelé à se développer à l’avenir, d’autant plus qu’il s’agit de développer parallèlement l’image touristique de la ville vu que la pêcherie d’Oran se trouve à un endroit stratégique par lequel, transitent des millions de touristes nationaux et étrangers. Quant à la rémunération de ces “collaborateurs”, l’on croit savoir qu’ils tirent leurs substantielles ressources et du gardiennage de voitures et d’honoraires versés par le restaurateur, en fonction de leur rentabilité. Le métier, du moins pour celui qu’il exerce, semble à la fois exaltant et éreintant, pourrait devenir un métier à part entière pour peu qu’il soit juridiquement encadré et faire plus tard l’objet d’une formation qualifiante.
Karim Bennacef