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Corniche oranaise Ouest:
Un développement qui tarde à s’enclencher

Ni les assises tenues bien des années auparavant, ni les précédents walis qui se sont succédé à la tête de la wilaya d’Oran, ni d’ailleurs les innombrables présidents d’APC qui ont officié à la gestion des affaires citoyenne des communes de la daïra d’Aïn El Türck, ne sont arrivés au jour d’aujourd’hui à sortir la région balnéaire de son ornière et lui donner la dimension qu’elle mérite, soit à la mesure du potentiel touristique qu’elle recèle et ce qu’elle pourrait surtout constituer comme un véritable levier économique local et régional.

Dans les années 70 et 80 et même un peu plus avant, la station balnéaire d’Aïn El Türck dégageait une certaine forme de prospérité économique grâce au tourisme, à la pêche et à l’agriculture même si les moyens étaient archaïques comparativement aux temps d’aujourd’hui. Cette prospérité relative permettait au moins à la population de se nourrir correctement et vivre décemment. Par quel prodigieux artifice cette prospérité s’est-elle volatilisée pour entraîner la région dans une précarité incommensurable? D’abord, les communes d’Aïn El Türck, n’ont pas eu les gestionnaires élus qu’il faut. Le trucage des élections et le tribalisme, portaient aux commandes des affaires citoyennes, des opportunistes et des inaptes que seul l’enrichissement intéressait au détriment du développement local. La mauvaise gouvernance et la malhonnêteté ont été des forces dévastatrices redoutables. La prédation a fait le reste. Ni foncier agricole, ni foncier urbanisable, ou encore celui touristique, n’ont échappé à la dévastation et à la spéculation. L’implantation de populations venues de différentes wilayas du pays, notamment de la région Ouest, implicitement encouragée d’une certaine manière par des élus locaux à partir des années 90 pour ce qu’elle constituait comme réserve de voix électorales, a donné naissance , faute de logements disponibles en quantités suffisantes, à des dizaines d’îlots de bidonvilles, à l’instar de la cité « plastique » d’El Ançor, pour ne citer que ce cas là et dont les locataires, revendiquent toujours, près de 25 années après, leur relogement. La crise du logement qui sévit actuellement dans la daïra d’Aïn El Türck est des plus chroniques. Près de 1500 logements pour plus de 10.000 demandes, toutes communes confondues. Le tourisme, censé être l’alternative pour améliorer la situation économique de la station balnéaire et attirer les recettes fiscales qui font tant défaut, n’enrichit que ceux qui y activent mais pas la trésorerie communale. Les rentrées fiscales des communes sont squelettiques et en contradiction avec les lourds investissements effectués. Une zone d’ombre à élucider. La fameuse Zone d’extension touristique de Cap Falcon, constitue en elle-même, un contentieux inextricable. Des assiettes de valeur foncière inestimable sont passées par les mains de spéculateurs qui ont ramassé des pactoles avant de se perdre dans la nature. Le dossier est depuis près de 20 ans, au placard des oubliettes. Une agriculture moribonde bien que financièrement soutenue par l’Etat. Les exploitations agricoles collectives (EAC) ou individuelles (EAI), servent plutôt à organiser des banquets d’affaires qu’à planter quoi que ce soit. Et il y a tous ces chantiers, qui ont fait rêver, des années durant, les populations locales des communes de Bousfer, El Ançor, Mers El Kébir et le chef-lieu et cultiver en eux l’espoir d’un avenir radieux et prometteur, mais qui n’ont jamais vu le jour pour avoir été détournés de leur vocation. Le port de pêche, devenu un conte de fée. La mini-zone d’activités en rapport avec les métiers de la pêche, une illusion. La ferme pilote, une grosse arnaque. Des projets inscrits et budgétisés et qui, par miracle, sont du jour au lendemain, tout simplement déprogrammés, en un claquement de doigt. Nombreux sont , parmi les opérateurs sérieux et autres, à penser que la région côtière d’Aïn El Türck est un chantier à ciel ouvert, où tout est à réinitialiser et sur le plan de la gouvernance et sur le plan infrastructurel pour espérer tendre vers un développement durable.
Karim Bennacef

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