Un laxisme et une anarchie organisée
Depuis quelques semaines ( avant le confinement) , sur les réseaux sociaux, on assiste à une véritable campagne de dénonciation des propriétaires de parasols qui installent illégalement leurs équipements sur les plages du littoral oranais, empêchant les vacanciers de profiter gratuitement et librement du bord de mer. Qualifiant ces acteurs de « mafia des parasols », les internautes algériens, notamment dans la région d’Oran, ne cessent de témoigner et de dénoncer, photos à l’appui, de multiples cas d’occupation illicite du domaine public, dans une ambiance d’impunité devenue insupportable. Et comme chaque année, depuis des lustres, la période estivale reste hélas toujours marquée par des désagréments et des carences irréductibles, malgré tous les discours, les promesses et les engagements des responsables locaux en charge des préparatifs des saisons estivales. Toutes les mesures annoncées par les pouvoirs publics en matière d’organisation et de gestion des plages, notamment la désignation d’un administrateur et d’une équipe de fonctionnaires chargés de cette mission, ne semblent pas suffire à éradiquer le fléau des solariums sauvages, des gardiens de parking autoproclamés et de toutes les activités commerciales illicites qui pullulent en période estivale à travers les communes côtières. En cette pénible conjoncture de lutte contre le Covid 19, beaucoup estiment que presque toutes les plages oranaises sont devenues la propriété privée de cette «Mafia des parasols» qui oblige les vacanciers à payer 1500 da en moyenne pour éviter d’être chassé, voire même agressé, par des énergumènes au profil de délinquants. Sur les réseaux sociaux, de nombreux citoyens dénoncent le silence des autorités locales, notamment les gestionnaires municipaux, qui n’interviennent jamais pour faire respecter la loi et dissuader les contrevenants. Les exploitants de solariums sauvages, qui interdisent aux familles d’installer leurs propres parasols, semblent ainsi assurés d’une certaine impunité. Un laxisme et une anarchie organisée qui reflètent bien l’échec de tout un système de gouvernance locale gangrené par les passe-droits et la corruption à tous les étages…
Par S.Benali