Oran Aujourd'hui

Incivisme, non respect des règles et manque d’éducation…

En début de semaine dernière un impressionnant carambolage impliquant une dizaine de véhicules a eu lieu à une heure de grande circulation au niveau de la trémie de la Cité Djamel. On ne déplore fort heureusement aucune victime mais l’accident a causé une dizaine de blessés et des dégâts matériels. Le périphérique entre le rond point el Bahia en direction du rond point Nakache a connu un blocage de la circulation et un énorme embouteillage.

Les services de la wilaya ont annoncé qu’une enquête policière a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de cet accident qui aurait pu tourner au drame. La Protection civile a rapidement mobilisé les moyens matériels et humains pour secourir sur place les blessés avant et de les transférer vers les urgences de l’hôpital 1er novembre 1954 à Usto.

Les services de la sûreté nationale et de la gendarmerie nationale ont par ailleurs lancé un appel pressant aux conducteurs et usagers pour faire preuve de grande prudence en respectant scrupuleusement le code de la route afin d’éviter de tels incidents.

Mais selon de nombreux oranais, usagers de ce tronçon routier passant sous la trémie du rond-point de la cité Djamel, outre les risques d’accidents liés au facteur humain s’ajoute le danger lié à la configuration particulière de cette double-voie routière qui, selon un expert, présente certaines malfaçons et erreurs de conception.

Les Oranais, parmi les plus âgés, se souviennent qu’un ancien directeur local en charge du projet de l’auto-pont du rond point El Bahia a été limogé pour des «erreurs» dans les études techniques du trajet à la sortie de l’autopont, au niveau de la gare routière qui allait être aménagée quelques années plus tard.

Plusieurs accidents de circulation ont eu lieu sur ce virage semi-suspendu. Au niveau de la trémie de la cité Djamel, l’entrée des véhicules venant du rond-point El Bahia est toujours redoutée par les conducteurs qui l’empruntent en raison de la forte pente rapidement suivie d’une grande côte abrupte vers la sortie, ce qui ne permet pas une rapide et bonne visibilité des véhicules qui seraient éventuellement à l’arrêt sur la remontée vers la sortie.

On sait d’ailleurs que cette trémie en «cuvette» a été plusieurs fois inondée par les eaux pluviales avant que les services concernés n’engagent des travaux et n’installent un dispositif de pompage et d’évacuation des eaux.

Le schéma du réseau routier urbain autour de la ville, axé au départ essentiellement sur l’aménagement de «grands points», allait fatalement rencontrer ses limites avec la démographie galopante, l’afflux de nouveaux résidents à Oran et la hausse vertigineuse du nombre de véhicules en circulation.

Des données qui n’ont jamais été prises en compte par les décideurs de l’époque prônant la seule « politique des ronds-points », une improvisation nuisible à l’avenir urbain d’une ville aux grandes ambitions. Mais le recours à la solution des trémies, des échangeurs et des autoponts, nécessitant aujourd’hui des crédits plus importants, ne garantit en rien la sécurité des transports et de la circulation compte tenu des pratiques et des mentalités souvent forgées sur l’incivisme, le non respect des règles et le manque d’éducation…

Par S.Benali

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