Ramtane Lamamra a appelé à davantage d’investissements turcs en Algérie. Recevant son homologue turc Mevlut Cavusoglu, qui effectue une visite de deux jours en Algérie, le ministre des Affaires étrangères a mis en exergue les attentes d’Alger par rapport à la coopération fructueuse avec Ankara.
Les investissements turcs en Al-gérie sont exemplaires en termes de réussite. Les plus-values sont appréciables pour les opérateurs économiques algériens et turcs, ainsi que pour les économies des deux pays. C’est pourquoi, il n’y aucune raison qui empêcherait leur intensification, d’autant qu’au plan politique, la volonté exprimée par les présidents des deux pays est plus que limpide.
La visite du ministre truc des Affaires étrangères traduit cette réalité politico-diplomatique et devra connaître un prolongement sur le terrain économique. C’est en substance le vœux exprimé par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.
Ramtane Lamamra a, en effet, appelé hier à davantage d’investissements turcs en Algérie. Cela après avoir exprimé la satisfaction des deux pays quant au rythme de leur partenariat. M.Lamamra qui recevait son homologue turc Mevlut Cavusoglu, en visite de deux jours en Algérie, a mis en exergue les attentes d’Alger de la coopération fructueuse avec Ankara. «Nous avons exprimé notre satisfaction de la vision ambitieuse du partenariat algéro-turc, au moment où nous estimons qu’il est nécessaire de réaliser davantage d’investissements turcs, au vu des potentialités de l’économie algérienne et des réalisations de l’économie turque», a indiqué le ministre des Affaires étrangères. Il a, à ce propos, expliqué que «les nouveaux investissements peuvent être orientés vers les secteurs de l’agriculture, des mines et du tourisme, car la Turquie a une grande expérience dans ce domaine». C’est dire la précision des attentes algériennes en matière de partenariat. Et M.Lamamra a affiché sa conviction et celle de son collègue turc en ce sens que «les orientations données par les deux Présidents, MM. Abdelmadjid Tebboune et Recep Tayyip Erdogan, lors de leur rencontre en janvier 2020, ont aidé les deux gouvernements à cristalliser les bases de ce partenariat stratégique ainsi que les objectifs fixés à chaque étape de sa mise en œuvre». C’est dire que les deux pays capitalisent la moindre volonté de coopération effective. Les contraintes sanitaires imposées par la pandémie du Coronavirus, a certes, empêché la réalisation de tous les objectifs ambitieux fixés par les deux présidents, mais, il n’empêche, a affirmé M.Lamamra, «je crois qu’il y a des réalisations accomplies, à l’image de celles que visitera mon homologue Cavusoglu demain à Oran». Cela traduit l’engouement des opérateurs turcs, mobilisés pour parvenir à concrétiser leurs investissements sur le terrain.
Cela au plan bilatéral. Concernant les aspects de politique internationale qui lie les deux pays, le ministre des Affaires étrangère a indiqué avoir passé en revue avec son homologue turc «un certain nombre de questions ayant trait aux crises et aux foyers de tension, au motif que l’Algérie et la Turquie souhaitent apporter des solutions et rapprocher les points de vue entre les parties en conflit, afin d’ouvrir de larges perspectives pour atteindre les objectifs et les principes de la Charte des Nations Unies».
On retiendra dans la posture algérienne, qui d’ailleurs converge avec celle de la Turquie «l’établissement d’un Etat indépendant de Palestine avec El-Qods pour capitale demeure le cœur battant de notre coopération, notre concertation et notre coordination dans divers fora internationaux», a souligné Lamamra. Et de rappeler que la visite de son homologue turc «s’effectue dans une conjoncture particulière commune pour l’Algérie et l’Etat frère de Turquie, d’autant que les deux peuples font face, avec courage, à des catastrophes dans lesquelles ils ont payé un lourd tribut, et desquelles ils veulent sortir plus forts que jamais».
De son côté, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu a mis en évidence «la convergence totale de vues (entre les deux pays) sur l’ensemble des questions, aussi bien régionales qu’internationales, dont nous avons évoqué aujourd’hui plusieurs d’entre elles, notamment la Libye, la Tunisie et la région du Sahel».
Il rappellera la tenue prochaine de la première rencontre du Conseil de coopération de haut niveau, créé lors de la visite effectuée l’année passée par le président turc Recep Tayyip
Erdogan en Algérie. «Les investissements turcs en Algérie s’élèvent, jusqu’à présent, à 5 milliards USD, outre près de 1300 entreprises turques activant en Algérie», a-t-il précisé. Le ministre turc a exprimé la solidarité de son pays avec l’Algérie, suite aux feux de forêts. «La Turquie et l’Algérie luttent en ce moment contre les feux de forêts…Je vous transmets un message de solidarité sincère du peuple turc et du président Recep Tayyip Erdogan», a-t-il dit.
Anissa Mesdouf