Un pyromane pour éteindre le feu
La France sombre chaque jour davantage. Et toutes les supposées solutions se révèlent être des problèmes. Rien ne va plus dans un pays qui croule sous la dette et qui reste toujours sous la menace des agences de notation qui, doucement mais sûrement, font descendre sa note jusqu’à faire de ce pays, un pays insolvable, auquel on ne manquera pas, très prochainement, de fermer les vannes des crédits. La dernière en date a été l’agence de notation Fitch qui a abaissé la note souveraine de la France de AA- à A+. Une décision, qui s’est appuyée sur deux constats: une trajectoire de déficit toujours élevée et une capacité politique limitée à mener une consolidation budgétaire ambitieuse à court terme.
Politiquement, économiquement et socialement la France dérape à tous les niveaux. Elle n’a certes pas encore atteint l’abîme, mais elle y va tout droit. Avec un parlement disloqué et sans majorité claire, une succession de gouvernements affaiblis sans assise populaire franche, ni légitimité des urnes, un président décrié de toute part, impopulaire et quasi absent de la scène intérieure, le pays ressemble à un radeau à la dérive.
Et à ce marasme général, il faut ajouter un personnel politique limité et incompétent. Des responsables incapables de faire face à une colère populaire de plus en plus grande, et qui a vu jeudi dernier un million de citoyens descendre dans la rue pour crier leur ras le bol et leur désespoir de voir ces politiques prendre en charge leurs doléances et répondre à leurs cris de détresse. Et dans un gouvernement où chacun joue sa propre répartition, se distingue en premier, le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, qui tout en prétendant vouloir ramener l’ordre et la discipline, ne fait en réalité que souffler sur les braises.
Un ministre qui voit dans ces journées de grèves et de mobilisations populaires, une occasion de s’illustrer à sa façon. Un ministre dont l’objectif n’est pas le maintien de l’ordre mais la répression pour se faire passer pour ministre intraitable et donc un président fort demain .C’est là un personnage qui ne s’intéresse qu’à sa petite personne, quitte à passer sur le corps de millions de Français qui ont peur pour leur avenir et luttent pour leur croûte, pour la justice sociale et fiscale, et pouvoir payer leurs factures et garantir leur boulot.
L’homme a besoin des lumières et des projecteurs et aime se pavaner en face des caméras de télévision, qu’il invite à chacune de ses sorties pour occuper l’espace médiatique tout le temps. Un ministre qui joue au pompier pyromane et qui ne fait qu’attiser les haines et les divisions dans une France déjà en feu.
Par Abdelmadjid Blidi