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Les passeurs organisent des «voyages retour» vers Oran:
Un «rapatriement clandestin» qui menace la sécurité intérieure

Ne se contentant plus des traversées clandestines à sens unique vers l’Espagne, les passeurs et leurs commanditaires, ont redoublé d’imagination pour faire fructifier leurs affaires en organisant des « voyages retours » vers Oran, via les mêmes procédés, c’est-à-dire par la mer, pour des individus se trouvant en situation délicate, outre-mer. Un nouveau business, insoupçonnable et pernicieux, voire dangereux pour la sécurité intérieure, a pris naissance depuis quelque temps.

Les pouvoirs publics et les forces de sécurité sont sur le qui-vive. En effet, outre le phénomène en lui-même de l’émigration clandestine qui s’est développé de manière tentaculaire à partir des côtes de la corniche oranaise, le nouveau filon trouvé par les organisateurs de traversées clandestines vers la rive espagnole, consiste à rapatrier de manière illégale vers l’Algérie et plus précisément vers Aïn El Türck, en groupe ou individuellement, à partir des terres espagnoles, hommes et femmes se trouvant en difficulté en Europe contre des sommes deux à trois fois supérieures à celles demandées pour un « voyage aller », qui peuvent atteindre les 100 à 200 millions de centimes par tête, voire plus dans certains cas précis. La crainte des services de sécurité face à ce phénomène, n’est pas démesurée comme en témoigne la vigilance accrue dont ils font preuve, car chaque voyage de « rapatriement clandestin » peut réserver son lot de surprises.
Et pour cause, nombre de ressortissants algériens ou étrangers, repris de justice ou fichés « S », confrontés à des problèmes judiciaires dans les pays de leurs points de chute en Europe, pourraient prétendre retourner en Algérie pour échapper à leur arrestation.
D’autre part, la situation sanitaire qui va en s’aggravant en Europe, n’arrange désormais plus les affaires des jeunes émigrés clandestins qui ont tenté l’aventure pour y retrouver un soi-disant eldorado et dont beaucoup manifestent d’ailleurs le désir de retourner dans le pays natal.
Il y a également les réseaux de narcotrafiquants qui exploitent ce moyen pour introduire toutes formes de marchandises prohibées, drogue dure et douce, cocaïne, armes à feu, psychotropes et autres. Et en exporter aussi.
Le créneau, est parait-il devenu très porteur, si porteur qu’il fait l’objet de véritables investissements par l’achat de matériels de navigation extrêmement chers et très sophistiqués. Des jeunes, de plus en plus de mineurs parmi eux, devenus habiles et pros dans la navigation maritime et le pilotage des hors-bords rapides et puissants, dont la mer n’a plus de secrets pour eux, sont recrutés pour accomplir ces missions «aller-retour» de rapatriements clandestins et de transport de marchandises prohibées. La prime du « pilote » est très alléchante, elle peut atteindre jusqu’à 80 millions de centimes par voyage ! Un jackpot qui explique pourquoi tant de jeunes, qu’encouragent malheureusement certains parents, sont tentés par ce genre d’activités.
L’organisation est bien huilée à entendre certains commentaires et discussions de café. Un mineur, rentré clandestinement en Espagne, ne risque pas la prison en cas d’arrestation, au plus, il sera placé dans un centre de prise en charge pour mineurs.
Ses recruteurs, peuvent le récupérer lors d’un prochain voyage clandestin. S’il est prouvé que les périodes de crise, quelles que soient leurs natures, ont toujours, de par le monde, profité à des réseaux et autres affairistes, notamment aux organisateurs de traversées en aller-retour clandestines vers l’Espagne qui proposent des «voyages à la carte», en VIP ou en classe Eco, c’est à votre choix. Il suffit d’y mettre le prix.
Karim.B

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