Un respect unanime
Le ballet diplomatique, dont Alger est le théâtre ces deux dernières années, témoigne du poids que prend désormais l’Algérie sur la scène régionale, voire internationale. En agissant en tant que puissance de stabilisation en Afrique du nord et au Sahel, l’Algérie confirme tout simplement son leadership dans la région. Ce n’est pas forcément une situation idéale pour n’importe quel pays, puisque les pressions se feront de plus en plus insistantes par les puissances mondiales du moment pour amener l’Algérie à épouser des visions stratégiques pour l’Afrique du nord qui ne seraient forcément pas les siennes.
On aura certainement deviné que le fameux ballet diplomatique est le fait de personnalités de tous bords. Occidentales, chinoises, russes, arabes….bref, Alger s’impose désormais comme un carrefour de la diplomatie internationale. Et tous ses visiteurs ne viennent pas pour le tourisme. Leurs agendas sont généralement contradictoires et celui que l’Algérie adopte la met à équidistance entre les forces géopolitiques agissantes et qui font le contexte brûlant que vit la planète depuis bientôt un an. La guerre en Ukraine est effectivement un point de bascule géopolitique, mais également géoéconomique et stratégique qui marquera la diplomatie mondiale sur plusieurs générations.
Cela pour dire que l’Algérie verra débarquer beaucoup de ministres des Affaires étrangères, tous porteurs à peu de choses près du même message, lorsqu’il s’agit de responsables occidentaux. On aura compris que le point de vu américain dominera, bien entendu. Il faut dire que l’Algérie est une nation qui aspire à l’émergence au plan économique. Pour cela la proximité de l’Europe et le partenariat avec les Usa sont indispensables. Mais cette ambition ne l’oblige aucunement à céder à toutes les pressions, même si les Américains ont habitué leur monde à passer à la vitesse supérieure en cas d’hésitation de la part de leurs anciens ou nouveaux alliés. Mais dans le cas algérien, il n’est pas question d’hésitation, mais d’affirmation d’une spécificité politique, héritée d’une longue expérience historique et basée sur des principes immuables que Washington et Moscou respectent par-dessus tout.
La volonté d’adhésion au Brics est, en soi, un message clair adressé aux puissants du moment qui signale une posture prioritairement économique, sans écarter en aucune façon, une détermination à dialoguer avec tout le monde à l’exception des Etats présentement colonialistes.
Retenons donc que ce ne seront ni les Américains, ni les Chnois et encore moins les Européens qui décideront pour nous. L’avenir appartient aux Algériens. C’est la valeur de son peuple qui fera de l’Algérie ce qu’elle sera dans le futur.
Par Nabil.G
