Une illusion médiatique
Le Proche Orient donne l’impression de connaître un certain répit dans la violence qui l’assaille depuis plus d’une dizaine d’années. Mais ce n’est là, malheureusement, qu’une impression, car la vérité est bien plus dramatique que ce que l’on peut croire.
En effet, la paix n’avance toujours pas dans cette partie du monde, et la violence est toujours là. Sauf qu’elle se banalise, elle n’attire pas assez les lumières. Des conflits comme celui du Yémen continue de tuer des dizaines de personnes, sans qu’on en parle vraiment, car on s’y est habitué dans un conflit qui dure sans que pointe aucun début de solution. Les différents protagonistes de cette terrible tuerie à ciel ouvert, campent chacun sur sa position et personne ne veut reculer d’un pouce. L’Arabie Saoudite et l’Iran qui ont fait des terres yéménites, le théâtre de leur guerre par procuration continuent de tirer les ficelles de ce jeu macabre et ne s’émeuvent nullement de la liste toujours longue des victimes de cette guerre fratricide. Une guerre qui tue toujours mais qui a tendance à tomber dans l’oubli. Et c’est là le grand drame du peuple du Yémen qui n’intéresse pas beaucoup de monde et qui voit ses terres devenir le champ de bataille des puissances régionales, mais aussi des différents groupes terroristes qui continuent de sévir dans toute la région.
Car même si l’Etat islamique a été vaincu en Irak et en Syrie, sa force de frappe est toujours là. Même s’il n’a plus aujourd’hui des frontières et n’est plus cet Etat qu’a voulu édifier son émir el Baghdadi. Qu’il a volé en éclats. Il a été une chimère, certes, mais une chimère nourrie, il ne faut pas être dupe, par les pays occidentaux, qui dans leur quête d’en finir avec le régime de Bashar el Assad, ont armé tous les groupes extrémistes de la région, dont bien sur Daech, qui a fini par voler de ses propres ailes et jeter toute la région dans une sombre période d’horreurs et de drames.
Croire qu’aujourd’hui cette région du monde a trouvé cette paix tant recherchée c’est se leurrer, car la paix est encore et restera encore lointaine, tant que le dossier palestinien n’a pas été traité sérieusement et tant que le peuple palestinien ne jouit pas de sa liberté, de ses terres et de son indépendance totale et complète. La paix est loin tant que Ryadh et Téhéran continuent leurs différentes guerres par procuration. La paix est loin tant que cette région est encore le grand terrain de jeu et d’influence des grandes puissances mondiales que sont les Etats-Unis et la Russie.
Par Abdelmadjid Blidi
