Evênement

Vive la révolution des mentalités !

Le chef de l’Etat a appelé à une révolution dans le secteur de l’agriculture, lors du Conseil des ministre qu’il a présidé avant-hier. Il ne croyait pas si bien dire, à voir le modèle de développement actuel de l’agriculture. Avec un rendement moyen de 17 quintaux à l’hectare de la production du blé dur, on ne peut qu’espérer une révolution pour espérer une productivité digne de ce nom. En attendant, il va sans dire que présentement les Algériens comptent principalement sur un produit qui leur assure la sécurité alimentaire relative qui a court depuis l’indépendance. Ne tournons pas autour du pot et reconnaissons que sans le les hydrocarbures, on serait dans une autre configuration. Disons-le donc franchement : Même les agriculteurs, subventionnés à fond par les pouvoirs publics, auront bien du mal à faire tourner leur exploitation sans la rente pétrolière. En effet, les observateurs ont depuis des lustres constaté que la production agricole nationale suit la valeur de l’or noir sur le marché international.
Mais est-ce là une fatalité ? Ne pouvons-nous pas sortir de cette dépendance stressante et à l’origine des pesanteurs économiques, politiques et sociales que nous vivions ? Toutes ces questions taraudent l’esprit des Algériens. La réponse ne devrait pas être compliquée. Il faut bien se rendre à l’évidence que nous formons une société comme les autres qui saura trouver les ressources nécessaires en elle-même pour avancer avec ou sans le pétrole. Nos voisins l’ont fait. Il n’y a pas de raison que l’on échoue. Cela dit, il faut bien reconnaître que si nous devons nous en sortir, nous nous ne sommes pas encore tous dans le train du développement hors hydrocarbures. Nombre de nos politiques ont encore la tête imbibée du liquide noirâtre. D’où l’importance de l’appel du président sur la révolution qui ne devra pas concerner l’agriculture seulement. La révolution doit être celle des mentalités. Il faut faire l’effort de tourner le dos aux champs pétroliers et envisager l’avenir de l’Algérie dans l’agriculture, l’économie du savoir, les industries dans toutes leur variétés.
Mais dans le même temps, Sonatrach n’entend pas abandonner le filon et s’essaye depuis plusieurs mois à l’Offshore. C’est peut être une très bonne idée pour allonger de quelques années notre mode de vie, mais annonce tout de même une ère que l’on ne voudrait pas revivre en Algérie. C’est le sens qu’il faut donner à un déploiement aux relents d’assèchement d’une ressource qui nous a certes amené une certaine prospérité et la sécurité, mais ces deux avantages n’auront été que relatifs. L’expérience d’un baril à 26 dollars ne vaut pas le coup d’être vécu trois fois. Alors disons-le maintenant : vive la révolution des mentalités !
Par Nabil G

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