11 candidats cancéreux donnent une belle leçon de courage à Oran : tant que la volonté existe
Loin d’être fatalistes ni encore moins défaitistes, des collégiens, certes lourdement malades souffrant des différentes formes de la méchante maladie, ont opté pour la résistance et la lutte qu’ils poursuivent en ouvrant plusieurs fronts, le premier étant de résister aux traitements tandis que le second est de poursuivre de leurs études, en n’ayant aucunement raté leurs cours durant toute l’année scolaires avant de passer ce sésame jaugeant le degrés de l’assimilation de leurs leçons et de leurs compétences.
Ces élèves, tout juste adolescents, participent à ces épreuves de fin du cycle moyen, en dépit de leurs maladies qui nécessitent pourtant du temps, d’importants efforts physiques et psychologiques et d’importants moyens dans leur traitement. Il s’agit en fait des collégiens cancéreux qui n’ont ménagé aucun effort pour se présenter dans les centres des examens en vue de subir, eux aussi et comme tous les camarades de leur âge, ces examens du Brevet d’enseignement moyen, le BEM.
«Ils sont 11 élèves, composé de 6 filles et 5 garçons, qui ont fait montre d’un courage inébranlable et d’un moral en acier pour aller de l’avant en ne ratant pas ce rendez-vous important», a-t-on fait savoir. Tous enthousiasmes, aucunement frileux et oubliant leurs pathologies, ils se sont bel et bien présentés à ces épreuves dans le centre spécial leur ayant été aménagé dans le centre anti-cancer Emir Abdelkader d’El Hassi, situé dans la partie ouest de la ville d’Oran. Le moral au beau fixe, ces enfants croient dur comme fer qu’ils sont en droit de cité en dépit de leur maladie contre laquelle ils luttent de jour comme de nuit. En résistant aux effets secondaires de la chimiothérapie et autres traitements leur ayant été prodigués, ces élèves, tous enthousiasmés et ambitionnant, ne sont ni rêveurs ni préoccupés par un quelconque autre aléa hormis le fait de réussir leurs études. La direction de l’éducation, celle de la santé ou encore les médecins du centre anti -cancer d’El Hassi sont, eux aussi, enthousiasmés par cette abnégation qu’ils ont relevée chez ces candidats au moral d’acier. De son coté, la direction de la santé s’est amplement mise de la partie en mettant en place les meilleures conditions au profit de ces élèves sans pour autant leur faire miroiter une quelconque forme d’apitoiement susceptible d’ébranler le psychisme de ces candidats.
«Ces élèves sont dans leur plein droit de jouir de leurs droits leur ayant été consacrés par la réglementation», nous a-t-on expliqué. C’est dans ce climat bon enfant que ces élèves, que l’on ne traite aucunement de spéciaux, se présentent, dans des meilleures conditions, dans les deux salles leur ayant été réquisitionnées. Il en est de même pour 3 autres élèves souffrant des complications de cette maudite pathologie, ces derniers sont dans un bon état d’esprit et subissent ces examens dans une salle spécialisée leur ayant été aménagée en prenant en compte leur maladie. Force est de constater que ces candidats ont une incroyable volonté de fer en se présentant assidûment, n’observant aucun retard ni encore moins un quelconque manquement vis-à-vis de leur devoir pour lequel ils se mobilisent en vue de l’accomplir avec brio. La direction du centre anti cancer Emir Abdelkader n’a, pour sa part, ménagé aucun effort en se mettant en osmose avec «ses élèves-candidats» pour lesquels elle a mobilisé l’ensemble des moyens, matériels et humains, qui sont perceptibles de visu. En cens, un dispositif spécial a été mis en place, comprenant des médecins réquisitionnés et déployés tout le long de ces épreuves, en plus de la mobilisation de 4 psychologues. Ces derniers ont pour mission de détendre le climat de stresse dès que les premiers signes sont relevés chez ces élèves-candidats. Mais heureusement aucun de ces signes n’est constaté. Bien au contraire, ces élèves se mettent à courir pour rallier leurs parents les attendant avec leur sourire éternel et dissimulant leur douleur tout en les cajolant et les félicitant pour leur bravoure. L’image qui s’offre constitue est belle et affecte les plus insensibles ne pouvant aucunement résister à ces belles séquences dans lesquelles ces élèves cancéreux se mettent fièrement à faire part des bonnes réponses qu’ils ont apposées sur les copies des examens. Bon vent !
Yacine Redjami
