70e anniversaire du déclenchement de la Révolution : un parcours révolutionnaire jalonné d’étapes phares
Le 1er Novembre 1954, date du déclenchement de la Révolution de libération, a marqué le début d’un parcours révolutionnaire jalonné d’étapes phares, de la lutte armée à l’action politique et diplomatique, incarnant la détermination et la foi profonde des chefs de la Révolution et du peuple algérien.
Le 70e anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre est l’occasion de rappeler que cette date mémorable demeurera une référence témoignant de la grandeur et du génie de l’une des plus importantes Révolutions de l’ère moderne, grâce aux luttes et aux sacrifices des Chouhada et des Moudjahidine, dont la mémoire restera éternelle.
La Proclamation du 1er Novembre a été la principale référence pour l’Armée de libération nationale (ALN), qui a porté la lutte armée à travers l’ensemble du territoire national, en menant des attaques éclaires, des embuscades et des opérations commandos contre les forces ennemies.
Moins d’un an après le déclenchement de la Révolution, intervient l’offensive du Nord-Constantinois (20 août 1955), l’une des étapes les plus importantes de la lutte armée, ayant permis d’internationaliser la cause algérienne en la présentant comme une cause de libération nationale et non pas un conflit interne comme le prétendait alors la France coloniale.
L’objectif était de desserrer l’étau sur l’Aurès et plusieurs autres régions assiégées par l’armée coloniale depuis le déclenchement de la Révolution et dont la population était livrée à une vaste campagne de sanglante répression ayant fait près de 12.000 martyrs parmi les civils sans défense.
L’offensive du Nord-Constantinois a marqué un tournant majeur dans la lutte armée, en consacrant le caractère populaire de la Révolution et en contribuant au ralliement des classes moyennes algériennes et des dirigeants politiques, toutes tendances confondues, aux rangs de la Révolution.
En effet, dix mois après le déclenchement de la Révolution, Zighoud Youcef, chef de la Zone II (Nord-Constantinois), et son adjoint, Lakhdar Bentobal, décident de lancer une offensive généralisée contre des objectifs ennemis dans cette région, avec la participation aux attaques de milliers de fellahs, aux côtés des combattants de l’ALN, notamment contre des postes de police, des casernes de la gendarmerie, des bâtiments publics et des installations appartenant aux colons.
Autre étape charnière dans l’histoire de la lutte armée pour l’indépendance, la bataille d’El Djorf à Tébessa qui, en septembre 1955, a battu en brèche le mythe de l’»invincibilité de l’armée française» en ébranlant les fondements de cette armée coloniale.
Le Congrès de la Soummam, tenu le 20 août 1956, a constitué, lui aussi, une étape charnière de par ses décisions historiques qui ont permis à la Révolution de connaître un nouveau départ, ainsi qu’une restructuration et une réorganisation.
Le Congrès a pu se tenir grâce à un dispositif sécuritaire de génie ayant mobilisé plus de 3000 hommes, sous le commandement du colonel Amirouche.
Malgré la difficulté de la tâche, le Congrès auquel allaient participer la plupart des chefs de la Révolution (Krim Belkacem, Abane Ramdane, Zighoud Youcef, Amar Ouamrane, Lakhdar Bentobal et d’autres) a été brillamment sécurisé grâce à la conjugaison des efforts de tous.
Autre moment phare dans l’histoire de la lutte du peuple algérien, la grève historique des huit jours en 1957, à travers laquelle le peuple a montré sa cohésion avec les chefs de la Révolution, déjouant ainsi les plans de la France coloniale.
Cette grève historique, à laquelle a appelé le Comité de coordination et d’exécution (CCE) du Front de libération nationale (FLN) et dont la préparation a été confiée aux soins des chefs des six wilayas historiques, a été une véritable épreuve pour le peuple algérien, qui a affirmé ainsi son attachement au FLN comme seul et unique représentant légitime.
Cette grève a suscité au sein de l’opinion publique internationale un intérêt pour la lutte menée par les Algériens en tant que cause de tout un peuple, ce qui a eu un impact positif sur le parcours de la Révolution, grâce notamment au soutien populaire qui a battu en brèche la propagande de l’administration coloniale qui laissait entendre qu’il s’agissait d’une simple crise interne.
La proclamation de la création du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), le 19 septembre 1958, a été un événement tout aussi marquant qui a permis à la Révolution d’entrer dans une nouvelle étape d’édification et de consolidation des institutions de l’Etat, tout en réaffirmant le ralliement du peuple à la Révolution.
L’indépendance de l’Algérie n’aurait pu se concrétiser sans les sacrifices consentis par tout un peuple.
Les manifestations du 11 décembre 1960, qui ont montré comment les Algériens ont fait face, comme un seul homme, à la tyrannie coloniale, en sont une illustration, de même que les massacres du 17 octobre 1961, qui constituent un crime contre l’humanité imprescriptible.
L’Algérie a recouvré sa souveraineté nationale en alliant lutte armée et action politique, mais aussi grâce au soutien populaire à la Révolution, qui a obligé le colonisateur à s’asseoir à la table des négociations, aboutissant aux Accords d’Evian.
Après d’âpres négociations, menées par une délégation algérienne convaincue de la justesse de la cause nationale, l’indépendance totale de l’Algérie est reconnue dans l’intégrité absolue de son territoire, battant en brèche les manœuvres dilatoires de la France coloniale pour tenter de faire plier le processus révolutionnaire et la ferme volonté du peuple à recouvrer sa souveraineté.
Le legs de la Révolution algérienne restera une source de fierté intarissable, en ce qu’il incarne des épopées singulières, où le peuple algérien a payé un lourd tribut pour libérer la patrie et chasser le colonisateur brutal, auteur de massacres qui ne seront jamais oubliés ni effacés de la mémoire.