
7e Foire des produits algériens en Mauritanie : plus de 200 participants attendus à Nouakchott
La 7e édition de la Foire des produits algériens en Mauritanie s’ouvrira ce jeudi à Nouakchott avec la participation de plus de 200 exposants et opérateurs économiques algériens, a annoncé hier Samir Derradji, directeur général par intérim du Commerce extérieur au ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations.
Invité de la radio nationale, chaîne 3, M. Derradji a souligné que cette manifestation, qui se poursuivra jusqu’au 28 mai, vise à valoriser les capacités productives de l’Algérie dans des secteurs variés : industrie, pharmaceutique, électroménager, énergie et mines, énergies renouvelables, travaux publics, agroalimentaire, agriculture, textile et cuir. Cette édition se distingue par la participation inédite de PME, de startups, ainsi que d’acteurs des filières agriculture, pêche, tourisme, artisanat, mobilier domestique et bureautique. Un signal fort de la volonté de diversification de l’offre exportable algérienne.
Si les exposants auront la possibilité de vendre directement aux visiteurs, l’enjeu dépasse la simple opération commerciale. « La Mauritanie représente un partenaire stratégique et un point d’entrée vers l’Afrique de l’Ouest », a expliqué M. Derradji. « Nous visons un marché régional de 500 millions d’habitants, au-delà des 4 millions que compte la Mauritanie. » Il a par ailleurs mis en avant les efforts logistiques consentis pour accompagner les échanges : la route Tindouf-Zouerate et la zone franche dédiée aux opérateurs des deux pays constituent des leviers de facilitation. Les échanges commerciaux actuels restent modestes, avec environ 50 millions de dollars d’exportations algériennes (ciment, produits pharmaceutiques) contre 180 millions d’importations en provenance de Mauritanie (poissons, fer).
« L’équilibre est relatif, mais la dynamique est en marche », a noté M. Derradji, évoquant aussi l’éventualité d’un accord préférentiel bilatéral actuellement à l’étude. Sur le plan logistique, le responsable a reconnu des contraintes, notamment routières, mais a assuré que des solutions sont en cours : développement du transport maritime et acquisition prochaine d’avions cargos pour le fret. Il a également salué la mise en place d’une banque algérienne à Nouakchott, « un outil essentiel malgré des débuts encore lents ».
La Foire sera aussi un espace d’échanges professionnels, marqué par la tenue du Conseil d’affaires algéro-mauritanien et de nombreuses rencontres B2B. Plusieurs accords de partenariat devraient y être signés. Enfin, Samir Derradji a insisté sur la nécessité d’un changement de mentalité en faveur de l’exportation.
« Exporter est un acte de patriotisme », a-t-il affirmé, en rappelant les mesures de soutien mises en place, dont le renforcement prochain du Fonds de soutien aux exportateurs (FSPE) et la création d’un groupe de travail au ministère des Finances pour lever les obstacles liés au change. « L’exportation doit devenir un réflexe économique, au même titre que l’importation l’a été trop longtemps », a-t-il conclu.
Noreddine Oumessaoud