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Le président Tebboune convoque le corps électoral pour les élections législatives:
12 juin 2021 : Un autre test pour la nouvelle Algérie

Il faut savoir que la révision de la condition d’âge pour la candidature des jeunes et relèvement, à la moitié au lieu du tiers, de leur quota sur les listes électorales, donne à l’ordonnance présidentielle un air véritablement révolutionnaire.

Le président de la République a donné le top départ des prochaines élections législatives. En convoquant, avant-hier, le corps électoral, le chef de l’Etat a fixé le prochain rendez-vous politique majeur au 12 juin prochain. Dans un communiqué rendu public par les services de la présidence de la République, il a été souligné qu’«en vertu des dispositions de l’article 151, alinéa 02, de la Constitution, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a signé aujourd’hui 27 Rajab 1442, correspondant au 11 mars 2021, le décret présidentiel 96-01 relatif à la convocation du corps électoral en vue des élections législatives, dont la date est fixée au samedi 12 juin 2021». La même source relève aussi que le président Tebboune «a également signé hier 26 Rajab 1442, correspondant au 10 mars 2021, l’ordonnance 21-01 portant loi organique relative au régime électoral». Ces deux actes présidentielle, contenus dans son programme électoral en 54 engagements figurent parmi les promesses politiques, les plus importantes avec l’amendement de la Constitution. Par cette convocation, le président de la République ouvre effectivement la voie à un changement profond de la scène politique. En effet, de par le nouveau régime électoral qui se démarque du principe de la tête de liste en faveur de listes ouvertes de candidature, ainsi qu’à travers la promotion volontariste de l’élément féminin et de la jeunesse, il ne peut y avoir d’autres conséquences qu’un très sérieux renouvellement du personnel politique agissant aux sein des institutions élues de la République.
Il faut savoir à ce propos que la révision de la condition d’âge pour la candidature des
jeunes et relèvement, à la moitié au lieu du tiers, de leur quota sur les listes électorales, donne à l’ordonnance présidentielle un air véritablement révolutionnaire. La loi oblige les partis et la société civile à présenter les jeunes et les femmes et en faire nécessairement des acteurs de premier ordre de la nouvelle scène politique nationale. Cela rappelle, toute proportion gardée, l’engagement de la lutte de libération nationale. Il a fallu en effet, que les jeunes du PPA-Mtld prennent leur responsabilités pour provoquer un saut historique majeur dans l’histoire de l’Algérie qui a abouti après plus de 7 ans de guerre à l’indépendance du pays. La nouvelle génération qui investira l’APN, et bientôt les APC et les APW, travaillera dans le sens d’un autre saut historique.
Au delà de cet aspect extrêmement important dans la démarche du président Tebboune, on retiendra que l’ordonnance insiste sur «la souveraineté nationale appartient au peuple, il l’exerce via ses représentants, élus à travers des élections libres, légitimes, périodiques, transparentes et régulières, et par voie de référendum». Tout électeur et candidat dispose du «droit de contester la régularité des opérations électorales», souligne le même texte législatif. On signalera également l’importance accordée au contrôle du processus électoral, notamment la mission de l’ANIE
qui «exerce ses prérogatives depuis la convocation du corps électoral jusqu’à la proclamation des résultats». Le président de l’ANIE est élu par les membres de son Conseil «à la majorité des voix pour un mandat unique de six ans non renouvelable». Autant de garde-fous qui autorisent l’espoir d’un scrutin transparent et une représentativité réelle dans la prochaine Assemblée nationale populaire.
Concernant le financement de la campagne électorale, le code électoral stipule que «tout don supérieur à 1000 Da devra être effectué par chèque, virement, débit automatique ou par carte bancaire». Une volonté de lutter contre l’argent sale.
Ce sont donc ces principes qui relèvent d’une volonté politique de promouvoir les jeunes et les femmes, de la transparence du scrutin et du bannissement de l’argent sale que le chef de l’Etat édifie sa stratégie pour le confortement des institutions de la République. Le premier grand test aura lieu le 12 juin prochain.
Yahia Bourit

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