Mostaganem:
Le secteur du tourisme se remet des impacts de la crise sanitaire
Le secteur du tourisme dans la wilaya de Mostaganem se remet des effets de la pandémie de la Covid-19, avec une affluence record des estivants enregistrée cette saison, au grand soulagement des professionnels forcés de suspendre leurs activités durant près de deux ans.
Les plages de Mostaganem connaissent, depuis l’ouverture de la saison estivale, le 17 juin dernier, une affluence record des estivants venus des différentes wilayas du pays. En cinq semaines, leur nombre a dépassé les 4 millions, selon des chiffres communiqués par la structure de surveillance des plages relevant de la Direction de la Protection civile. Les différents établissements hôteliers et résidences touristiques connaissent une forte affluence, majoritairement des familles. Des privés proposent également des appartements à la location, selon la formule «location chez l’habitant», tandis que certaines familles et des jeunes optent pour les campings.
La plage Les Sablettes, dans la commune de Mazagran, Cap Ivi, dans la commune de Benabdelmalek Ramadan, ou encore les plages Aïn Ibrahim» et Le Petit Port à Sidi Lakhdar sont «assaillies» par les baigneurs. En prévision d’une saison annoncée comme très prometteuse, la direction du Tourisme et d’Artisanat a redoublé d’efforts pour assurer aux estivants un accueil dans les meilleures conditions, a indiqué à l’APS le directeur local, Mohamed Cherif Zalmati. A cet égard, les capacités d’accueil de la wilaya ont été renforcées par la mise en service de sept nouveaux établissements hôteliers pour atteindre une capacité d’hébergement de 4.000 lits. Des autorisations d’exploitation exceptionnelles de 15 campings d’été ont été aussi délivrées afin d’augmenter la capacité d’accueil de 3.000 lits supplémentaires, a ajouté le responsable. Dans le but d’améliorer la gestion des plages, une vingtaine d’opérateurs touristiques ont obtenu un droit d’exploitation pour cette saison estivale.
Cette mesure, a expliqué M. Zelmati, a contribué à offrir des conditions adéquates d’accueil aux familles, tout en augmentant les revenus des communes de 20 millions DA. Aussi, les services concernés veillent à assurer l’accès gratuit aux plages et le respect des prix fixés pour l’exploitation des parkings et de l’espace alloué à la concession. Les redevances sont limitées aux seules prestations touristiques fournies dans leurs périmètres, a affirmé le même responsable. Ces mesures se sont reflétées dans les premières données de cette saison, qui indiquent une reprise partielle des activités, quasi suspendues durant la pandémie de la Covid-19, où les professionnels du secteur se sont retrouvés en chômage forcé.Selon un bilan des années 2020 et 2021, le nombre d’estivants arrivés à Mostaganem n’a pas dépassé les 5 millions.
Noureddine Maz, directeur d’une résidence touristique dans la zone d’expansion touristique (ZET) de «Sablette» (Ouest de Mostaganem), a indiqué que la situation du secteur cette saison est bien meilleure que les deux dernières années. «Le taux d’occupation des établissements touristiques (hôtels, complexes et résidences) est de 95% en juillet et il sera de même jusqu’à fin d’août», a-t-il affirmé.
Il a estimé que l’affluence des estivants relevée cette année dans les établissements touristiques peut compenser les pertes subies par les opérateurs du tourisme et le secteur, durant la crise sanitaire. De plus, M. Maz a fait part de la volonté de nombreux professionnels d’investir pour la promotion et la diversification des prestations touristiques et de décrocher de nouvelles étoiles au classement, au terme de la saison estivale.
Cap sur les espaces de loisirs au bonheur des familles
Les investissements réalisés par le parc d’attraction «Mostaland» pendant la période de fermeture forcée due à la pandémie de la Covid-19 ont permis de doubler le nombre de ses visiteurs, ouvert il y a 5 ans. Entre juin et le 25 juillet dernier, il a accueilli plus d’un demi-million de visiteurs, contre 280.000 visiteurs l’été 2021 et 100.000 l’été 2020, a indiqué la directrice du parc, Samia Belmehal. Durant cette période, le parc, qui comprend un espace de jeux, un aquaparc, un zoo, des restaurants, des fast-foods, un hôtel et un centre sportif, a été étendu par l’ajout d’une forêt et un lac, ainsi qu’un espace d’observation d’animaux sauvages via des cages en verre, a ajouté la responsable. D’autres espaces de loisirs, tels que Kharrouba Aquaparc, les forêts récréatives Bourahma et El Houria, El Arssa parc et Majdoubland Parc connaissent une forte affluence des familles, qui y passent leurs soirées.
Une atmosphère particulière règne aussi sur le front de mer Ahmed Benbella, au quartier Salamandre, animé jusqu’aux premières heures du matin. Ces indicateurs positifs sont aussi rapportés par les agences de tourisme et de voyages, qui font état d’une reprise progressive de l’activité depuis décembre dernier avec un pic atteint durant les deux derniers mois, selon le directeur de l’agence Odyssée Voyages, Ali Boukebir. Actuellement, les agences ne sont pas en mesure de répondre à la forte demande, notamment pour les voyages à l’étranger.
Les compagnies aériennes et maritimes, nationales ou étrangères, sont surbookées. Tous les vols et les navettes sont complets. Après avoir rappelé les effets de la crise sanitaire sur les activités des agences de voyages, au nombre de 3.000 à l’échelle nationale, M. Boukebir a estimé qu’»il fallait du temps pour rattraper les pertes des deux dernières années».
Afin de surmonter cette situation, des agences de tourisme et de voyages proposent des formules d’hébergement chez l’habitant, en mettant à disposition des appartements prêts à êtres occupés par les estivants, à des prix jugés abordables. Une famille de la wilaya de Tébessa en a fait l’expérience. Mme Leïla (fonctionnaire) a expliqué que traiter avec une agence agréée est plus avantageux que les autres offres destinées aux familles venant d’autres wilayas et/ou pour la première fois à Mostaganem.
La formule «hébergement chez l’habitant» est devenu l’une des options les plus populaires. «Le prix de location d’un appartement à Salamandre ou Kharrouba varie entre 5.000 et 8.000 DA/jour. Les tarifs, qui baissent selon l’éloignement des plages, atteignent les cimes au mois d’août, très demandé», confie Adel, un jeune courtier immobilier.
Mostaganem table sur une «saison estivale exceptionnelle» cette année après l’amélioration progressive de la situation sanitaire, mais sans renoncer complètement à la prudence, notamment dans les espaces publics.