Le fléau du vieux bâti et de l’habitat précaire
Dans le cadre de la politique de résorption de l’habitat précaire (RHP), un nouveau quota de 257 logements sera affecté aux habitants des immeubles vétustes situés dans différents secteurs urbains de la commune d’Oran.
Ces vieilles bâtisses, classées au registre «Rouge» des immeubles à haut risque d’effondrement, auraient été recensées dans les secteurs urbains de Sidi El Houari, En-Nasr, Mokrani et Es-Seddikia.
Selon les services de l’OPGI ce nouveau quota a été prélevé du programme de 3477 logements de la daïra d’Oued Tlelat qui seraient achevés et prêts à être distribués.
Selon la direction de l’habitat, un nouveau et récent recensement indique que plus de 15.000 habitations précaires ont été répertoriées à travers 25 sites répartis dans 10 communes.
Et, pour la quatrième fois en moins de trente ans, les services concernés annoncent que pour éradiquer définitivement le fléau de l’habitat précaire, «la wilaya d’Oran doit procéder à l’inscription d’un nouveau programme de 15.000 logements publics locatifs (LPL)», ainsi qu’une autre opération de prise en charge des travaux d’aménagement et d’amélioration urbaine.
Et les mêmes sources précisent par ailleurs que la zone de Haï Sanawbar (ex-Les Planteurs), qui compte actuellement 20.000 habitations précaires, n’est pas incluse dans ce nouveau programme de 15.000 logements devant être inscrit et lancé dans les meilleurs délais.
Des annonces qui laissent perplexes et interpellent le bon sens des observateurs locaux qui s’interrogent sur la crédibilité des annonces et des discours sur la résorption de l’habitat précaire après chaque nouveau programme de logement réalisé dans ce cadre.
Les Oranais, parmi les plus âgés, savent également que le fameux projet d’éradication du grand bidonville des Planteurs, initié il y plus de vingt ans, n’ a, à ce jour, jamais pu être concrétisé pour de multiples raisons qui traduisent au final l’échec récurrent du modèle de gestion et d’aménagement du territoire de la collectivité locale.
Il suffit par ailleurs de faire un rapide bilan comparatif entre les données avancées il y a trente ans et les situations plus récentes héritées chaque année, pour se rendre compte de “l’inefficacité “ des efforts déployés pour stopper le fléau de la dégradation du vieux bâti.
Mais au lieu de gagner du terrain sur le “vieux bâti” et l’habitat précaire, , c’est plutôt l’inverse qui est enregistré, au grand désespoir des familles concernées en attente de relogement.
En définitive, qui, en matière de logement et d’habitat, décide des choix et des urgences? En particulier pour la wilaya d’Oran où les programmes de réalisation s’entrechoquent pour différents besoins spécifiques.
Entre la nécessité d’éradiquer les bidonvilles recensés à travers la wilaya, le recasement des familles sinistrées qui rallonge annuellement les listes d’attentes , de reloger les habitants des Planteurs dans le cadre de l’opération de restructuration prévue pour ce quartier , et la nécessité de répondre aux demandes de logement justifiées, datant parfois de plusieurs années, Oran reste véritablement «une wilaya très mal logée….»
Par S.Benali