Les enjeux capitaux de l’heure obligeront, à n’en pas douter, les ministres à approfondire le débat, histoire de rendre le plus lisible possible les positions des uns et des autres afin de donner aux chefs d’Etats une copie la plus proche possible des événements qui secouent la région et aussi la plus crédible.
A J-2 de sa tenue, le Sommet arabe d’Alger se rapproche dans une grande sérénité dont font montre les organisateurs et les participants. Hier, le processus devant aboutir au 1er novembre, est entré dans sa phase active au plan politique. La dernière instance de la Ligue des Etats arabes avec le Conseil des chefs d’États, à savoir le Conseil des ministres des Affaires étrangères, a entamé ses travaux, censés se poursuivre jusqu’à aujourd’hui. Les 22 ministres ont pour mission de faire parvenir au Sommet des projets de résolutions concernant tous les points inscrits à l’ordre du jour. L’instant solennel de cette réunion aura été lorsque l’Algérie a officiellement pris la présidence tournante du Sommet arabe. L’Algérie succédera à la Tunisie qui a organisé le 30e Sommet. Le travail déjà « mâché » par la réunion, jeudi dernier, du Conseil économique et social arabe (CESA) et de celle des délégués permanents et des hauts responsables, en sus de la réunion de la CESA au rang ministériel, le document étudié par le Conseil des ministres sera certainement enrichi par une vision politique et prospective. Les enjeux capitaux de l’heure obligeront, à n’en pas douter, les ministres à approfondir le débat, histoire de rendre le plus lisible possible les positions des uns et des autres afin de donner aux chef d’Etats une copie la plus proche possible des événements qui secouent la région et aussi la plus crédible.
On retiendra dans les dossiers lourds qu’abordera le Sommet, la place centrale de la cause palestinienne. Le dossier libyen aura sa part dans l’ordre du jour. «L’Algérie a une vision claire pour une sortie de crise dans ce pays, une position maintes fois exprimée par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui a affirmé que l’Algérie se tient à équidistance de toutes les parties pour aider les Libyens à sortir de la situation actuelle», a soutenu M. Chebira, représentant permanent de l’Algérie auprès de la Ligue arabe.
Autre question, celle de la réforme de la Ligue arabe intéressera certainement les ministres des Affaires étrangères et les chefs d’Etats. Une revendication de l’Algérie, mais que partagent désormais de nombreux pays.
L’espoir d’un consensus sur cette réforme est permis et le Conseil des ministres des Affaires étrangères est susceptible de trouver un mouture satisfaisante à présenter au Sommet. Le Conseil en question aura à débattre d’un rapport présenté par l’Egypte, portant sur «les développements inhérents au dossier du Barrage de la Renaissance et les tensions qu’il suscite».
Un consensus a été dégagé quant à l’importance d’examiner tous les dossiers, même ceux qui ont suscité quelques divergences. Tout a été porté au plus haut niveau. Soumis à la réunion des MAE pour examen avant leur soumission au Sommet, ces dossiers peuvent ressouder les rangs arabes.
Cela pour ce qui concerne la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères. Au plan des manipulations qui ciblent le rendez-vous arabe, on retiendra le parasitage marocain, visiblement dérangé par la sérénité des préparatifs du Sommet. Ainsi, des informations fallacieuses et tendancieuses de la presse marocaine ont évoqué une prétendue participation du Président sahraoui, Brahim Ghali aux travaux du 31e Sommet arabe d’Alger.
Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations Unies, Nadir Larbaoui a réfuté catégoriquement ces allégations sans fondement. «Nous sommes habitués à de telles informations fallacieuses et tendancieuses», a déclaré M. Larbaoui à la presse, se disant étonné de «cette information relayée par les médias marocains, d’autant plus saugrenue que la République arabe sahraouie n’est pas membre de la Ligue arabe». Et d’ajouter : «De telles informations fallacieuses et tendancieuses sont relayées dans une tentative de détourner l’attention sur le Sommet arabe, voire tenter d’entamer sa crédibilité». La manœuvre marocaine a bien entendu lamentablement échoué.
Nadera Belkacemi