Plus que jamais, la refondation du système de transport urbain et interurbain du chef-lieu de la daïra d’Aïn El Türck et de ses communes limitrophes s’impose désormais en obligation. Le temps perdu pour le déplacement des populations impacte perfidement l’économie locale et le bien-être social.
Pour la catégorie des citoyens d’Aïn El Türck ou visiteurs occasionnels, non véhiculés, employés ou autres, la liaison routière Oran et Aïn El Türck est synonyme de parcours de combattant, quand au plus 20 minutes sont suffisantes pour joindre les deux communes, un temps trois fois, voire quatre fois plus important, est désormais nécessaire, faute de disponibilité de moyens de transport ou de rotations en nombre satisfaisant. Le gros de la défaillance dans le transport des citoyens à partir d’Aïn El Türck vers Oran et vice versa, se constate dès la fin de l’après-midi, tranche horaire à laquelle, les taxis agréés sur cet axe et les transporteurs collectifs se font rares ou cessent leurs activités. Or, c’est précisément à partir de cette tranche horaire que sont observées les sorties de travail des employés, qui n’ont d’autre choix que de se rabattre sur le transport informel, quelque soit le prix demandé et pas celui souhaité.Le parcours du combattant de la journée devient alors un périple beaucoup plus aventureux, car l’assurance qu’offre le transport public légal, n’est plus de mise quand l’informel s’érige comme seule alternative possible. La problématique n’a jamais cessé d’être évoquée par les habitants de la commune d’Aïn El Türck, qui réclament la régularité dans les rotations et une meilleure répartition surtout du matin au soir, soit jusqu’à 20 heures.Le nombre des taxis agréés sur la ligne reliant les deux communes d’Oran et d’Aïn El Türck, est en surnombre estiment certains observateurs et qu’à ce titre, il est aisé d’établir une programmation des rotations approuvable pour peu que le syndicat des transporteurs et la direction des Transports de la wilaya d’Oran, y mettent de la volonté. Le transport interurbain à Aïn El Türck, fait lui aussi, preuve d’un flagrant manquement, car aussi minimaliste que semble être la situation ou qu’on veuille le faire croire, le transport des citoyens est devenu obsolète pour les mêmes motifs d’absence de régularité et de disponibilité dès certaines heures de la journée. Il est à croire que les transporteurs fonctionnent en électrons libres, sans obligation de répondre à une planification précise, pour ne pas dire à leur guise. Une simple virée en fin d’après-midi aux stations de bus et de taxis suffit pour se renseigner de la vacance des moyens de transport et l’abandon caractérisé des usagers, contraints de recourir eux aussi à l’informel. Or, parmi les fonctions essentielles du transport, il sert précisément à gagner du temps d’où l’impact économique sur toute forme de développement. Sa fonction consiste également à contribuer au bien-être social du fait qu’un citoyen bien transporté, est, psychologiquement moins stressé et par conséquent, plus rentable. Des études démontrent que le temps est incontournable dans les transports dont la vitesse et la disponibilité sont des attributs essentiels.
Karim Bennacef