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Dessalement d’eau de mer : une option stratégique

L’Algérie lance en même temps 5 grands projets de dessalement de l’eau de mer d’une capacité estimée à 300.000 M3/jour chacune. Prévu pour une durée de réalisation ne dépassant pas 25 mois.

Option stratégique pour l’alimentation en eau potable de la population, le dessalement de l’eau de mer est en passe de devenir une filière industrielle à part entière. Il n’est désormais plus question de produire seulement de l’eau, mais aussi les équipements qui entrent dans le processus de dessalement. C’est ce qu’entrevoit la société «Algerian Energy Company» (AEC SPA), chargée de la mise en œuvre du programme national de dessalement de l’eau de mer. AEC, filiale du groupe Sonatrach, entreprend la domiciliation en Algérie de la production de plusieurs équipements des stations de dessalement. Cela va titrer vers le haut le taux d’intégration nationale. L’objectif que s’assigne l’entreprise est de contribuer à 60%, à la production des besoins nationaux en eau potable d’ici 2030. Le directeur général de la société, Mohamed Boutabba, dans un entretien à l’APS, a précisé que l’AEC travaille à «attirer les entreprises spécialisées dans les technologies et les équipements des stations de dessalement de l’eau de mer, notamment les membranes d’osmose inverse, pour les produire localement à travers des contrats de partenariat et de coopération, tout en maximisant la participation de l’outil national de production dans les projets en cours ou futurs». Un objectif réalisable au regard de l’important programme prévu en la matière. Et pour cause, pour la première fois, l’Algérie lance en même temps 5 grands projets de dessalement de l’eau de mer d’une capacité estimée à 300.000 M3/jour chacune. Prévu pour une durée de réalisation ne dépassant pas 25 mois, ces projets, lancés en 2022, sont implantés dans les wilayas de Tipaza (Fouka 2), Oran (Ras El Abiad), Béjaia (Toudja), Boumerdès (Cap Djinet) et El Tarf (Koudiet Eddraouch).
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait dernièrement ordonné la généralisation des stations de dessalement de l’eau de mer tout le long du littoral algérien, «comme plan stratégique, d’autant que la technologie de maîtrise des stations de dessalement est devenue purement algérienne».
Cet important parc vient s’ajouter au 13 stations de dessalement déjà gérées par AEC, réparties le long de la bande côtière. La capacité totale de dessalement avoisinant 2,7 millions de m3/jour, ce qui couvre environ 17% des besoins de l’eau potable à travers le pays.
Évaluant les acquis de la Société, le DG a souligné qu’un nombre considérable d’ingénieurs en traitement et dessalement de l’eau de mer ont été formés, dans le cadre de la contribution avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, les centres de recherche et les universités en vue d’inclure le dessalement de l’eau de mer dans les spécialités universitaires et les établissements de formation professionnelle, affirmant que cet objectif est à même d’ouvrir de nouvelles perspectives pour développer cette activité.
Parmi les priorités de l’AEC, poursuit le responsable, atteindre 42% dans la sécurisation de l’approvisionnement du réseau algérien de distribution d’eau potable à travers le dessalement de l’eau de mer à l’horizon 2024, avec la livraison de 5 stations de dessalement pour atteindre 60% en 2030 et réaliser une maîtrise totale de la réalisation et l’exploitation des projets de dessalement notamment par des entreprises et des compétences purement algériennes. «C’est dire que l’Etat n’a ménagé aucun effort, matériel ou humain, en vue de réaliser la sécurité hydrique et assurer normalement l’approvisionnement du citoyen en eau potable, en dépit du déficit pluviométrique enregistré ces derniers temps», a-t-il ajouté. Outre le dessalement de l’eau de mer, l’AEC, créée en 2001, active dans le domaine de la production de l’électricité et ambitionne de se lancer dans le domaine des énergies renouvelables dans le cadre du Programme national de transition énergétique.
Nadera Belkacemi

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