La culture des fleurs en milieu urbain
On a appris récemment que quelques associations locales activant dans divers créneaux auraient pris l’initiative de relancer l’ancienne manifestation des «floralies d’Oran» sous le nouveau nom de « festival des fleurs » au niveau du jardin méditerranéen de Akid Lotfi. On sait que l’événement des floralies d’Oran qui était organisé chaque mois d’avril au jardin de M’dina J’dida, par l’APC d’Oran a été abandonné en 2017 pour d’obscures raisons administratives et financières.
Ce nouveau « festival des fleurs » à Oran, que l’on dit parrainé par la wilaya et l’APC d’Oran a eu lieu du 1er au 5 juin sans connaître de couverture médiatique digne d’un tel événement. Et pour cause, la seule participation d’une petite vingtaine de fleuristes et de quelques artisans en poterie de jardins ne pouvait permettre d’inscrire cette action en événement social majeur. Un mini-kiosque exposant quelques fleurs venant de Blida, la ville dite des roses, annonçait que cette ville était « l’invitée d’honneur » de cette première édition «festival des fleurs».
L’initiative pourrait être certes applaudie et soutenue même si elle demeure bien en deçà des attentes et des besoins de la capitale oranaise en termes d’impact et de contenu d’activités visant à sensibiliser le grand public autour des enjeux de la protection de la nature et de l’environnement. Les rares journaux de la presse locale qui ont évoqué le sujet n’avaient pas grand chose d’original à décrire si ce n’est le discours des organisateurs qui soulignait abusivement que ce «festival des fleurs» est accompagné par « des jeux attractifs pour les enfants, avec des tombolas et des concours pour le plus beau quartier et le plus beau balcon de la ville..».
On parlait même de la présence d’un «volet scientifique avec la participation des universitaires et des startups dans ce festival, qui exposeront aux visiteurs leurs travaux pour la protection de l’environnement». Sans vouloir remettre en cause la sincérité des engagements et des ambitions affichées, une simple visite à ce «festival des fleurs» permet de constater l’ampleur du travail qui reste encore à faire pour inscrire cet événement dans une dimension digne du statut de la capitale oranaise. On se souvient que la dernière édition des floralies organisée en 2017 au jardin public de M’dina J’dida était inscrite sous le slogan «Pour rendre notre ville fleurie».
Un slogan qui ne servait au final qu’à meubler le vide et la stérilité chronique de ces manifestations communales érigées en exploits majeurs. Pourtant les anciennes floralies d’Oran qui regroupaient chaque année, plus d’une cinquantaine d’exposants venus de plusieurs wilayas du pays, étaient devenu un événement traditionnel de la ville d’Oran ,et avaient le mérite d’exister, même si bon nombre d’aspects étaient encore à corriger et à parfaire pour atteindre les objectifs affichés en matière de promotion de la nature et de préservation des plantes et des espaces verts en milieu urbain. Ceux qui visitent d’autres cités, comme Montréal ou Istanbul où la culture des fleurs en milieu urbain est un art à part entière inscrit dans les gènes de la société, peuvent très vite se rendre compte des futiles improvisations éphémères ne servant qu’à remplir le calendrier d »activités…
Par S.Benali