Oran Aujourd'hui

Les «cités intégrées»: un concept ou une illusion ?

L’absence, ou la rareté, des structures d’accompagnement telles que les écoles, lycées, polycliniques, sûretés urbaines ou encore les structures culturelles et sportives dans les grands pôles d’habitat reste à ce jour une problématique urbaine non résolue dans la majorité des communes concernées.
L’un des exemples édifiant est bien celui des grands centres d’habitat construits dans les années 80 sous le label de «ZUHN», zone urbaine d’habitat nouveau, notamment au prolongement est de la ville d’Oran vers l’université des sciences et de la technologie alors en chantier et qui allait ensuite donner son nom à tous ces ensembles d’immeubles dits de la «zone Usto».
On se souvient que dans certaines cités comme celles des 1245 logements, un petit bureau de poste a finit par être aménagé dans un appartement en rez-de-chaussée pour combler le vide en ce domaine. Des années plus tard, la seule petite école primaire allait être saturée, mais le terrain réservé à la construction d’une autre école a été affecté, on ne sait comment ni pourquoi, à un opérateur privé. Finalement, cette assiette de terrain destinée initialement à des structures de proximité est occupée par un bâtiment à ce jour en chantier, et par quelques commerces dont une salle des fêtes et quelques locaux. Il est vrai que durant l’ancien régime des années de plomb et de prédation à tous les étages, les pouvoirs publics avaient du mal à mener une politique du logement rigoureuse intégrant tous les éléments indispensables à la vie collective des habitants, surtout en matière d’éducation, de santé, de mobilité et de sécurité. Mais comment comprendre aujourd’hui que de nouveaux pôles urbains importants, à l’image de ceux de Oued Tlélat ou du pôle d’habitat Ahmed Zabana dans la commune de Misserghine, n’ont pas profité des nouveaux discours et des promesses répétées basées sur le concept de «cités intégrées» enfin annoncé. Un concept, nous disait-on, qui devait permettre d’offrir aux citoyens des nouveaux pôles urbains toutes les conditions nécessaires à un cadre de vie confortable, décent et pourvu en infrastructures d’accompagnement suffisantes. Il se trouve que le pôle urbain Ahmed Zabana, pour ne citer que cet exemple, compte aujourd’hui près de 50 000 habitants, mais ne dispose que de trois groupes scolaires dont un encore en chantier, un lycée, une polyclinique, une sûreté urbaine récemment réceptionnée et de quelques autres projets heureusement qui viennent tout juste d’être lancés pour atténuer quelque peu le grave déficit constaté dans l’armature socio-éducative de cette véritable agglomération urbaine bien plus grande en termes de nombre d’habitants que le chef-lieu même de la Commune-mère, l’APC de Misserghine. Selon un cadre de la direction du logement, cité par un journal local «Les projets de structures d’utilité publique d’accompagnement programmés pour ce grand parc de logements seraient conformes aux besoins exprimés par une population prévisionnelle de 36.000 habitants». Une estimation qui est loin d’être partagée par un urbaniste et expert reconnu qui souligne un nombre plus important de logements et d’habitants, et une démographie galopante accentuant les besoins en structures d’accompagnement aujourd’hui déjà bien loin de suffir à la demande des résidents. Sans parler des problèmes de transport, de mobilité et de maintenance du cadre urbain qui accentuent les déboires et les désagréments.
Par S.Benali

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