Des structures de santé modernes… mais un déficit de spécialistes
Le ministre de la santé, Abdelhak Saihi a inauguré lundi dernier 3 nouvelles structures de santé dont un hôpital de 240 lits à Gdyel et deux polycliniques dont l’une est située au nouveau pôle urbain Ahmed Zabana, et l’autre dans la grande zone d’habitat de Belgaid. Des structures de santé qui viennent renforcer la couverture sanitaire de proximité et qui ont été accueilli avec joie par les populations concernées. Le ministre n’a pas manqué de son côté de faire un éloge appuyé à ces réalisations qui, selon lui, répondent «aux normes internationales requises en la matière ».
Sans oublier de préciser «ces réalisations viennent démontrer encore une fois, la volonté de l’Etat et du président de la République, soucieux d’offrir des structures de santé pour une qualité de soins optimale aux citoyens». On sait par ailleurs qu’Oran attend depuis quelque temps la livraison d’autres structures de santé, dont l’hôpital des grands brûlés, le pôle des urgences à Oued Tlelat, l’hôpital de Sidi Chahmi et l’institut du cancer. Mais on sait cependant que le principal défi qui reste posé est l’amélioration de la qualité de service et la gestion rigoureuse et efficace des établissements permettant au secteur d’évoluer vers de meilleures conditions de fonctionnement et de performance.
Le nouvel hôpital de Gdyel qui vient d’être inauguré sera doté nous dit-on d’équipements ultra modernes, dont un scanner numérique «dernier cri» devant soulager les patients au revenu modeste qui sont obligés d’aller s’adresser au secteur privé.
Évoquant l’historique et l’état des lieux des équipements de radiologie le plus souvent déclarés « en panne » dans les hôpitaux, les mauvaises langues oranaises ne cachent pas leur doute et leur pessimisme chronique, «priions Dieu pour que de sérieuses mesures de prévention soient prises pour améliorer l’état des lieux». Selon un médecin praticien privé qui a adressé des premiers patients au nouvel hôpital de Gdyel pour des soins ne pouvant être effectués qu’en milieu hospitalier, le service de radiologie ne peut pas encore assurer les interprétations des d’imageries numériques faute de spécialiste disponible. Il serait encore «en voie de recrutement», indiquent les gestionnaires concernés.
Le nouvel hôpital de Gdyel, affirment des observateurs avisés, risque de connaître les mêmes déboires que l’EHU Seghir Nekkache d’ El Mohgoun, dont le service de radiologie numérique est fermé depuis l’année 2014, après le départ du dernier spécialiste en radiologie, affecté à ce poste en 2010, mais qui a choisi hélas d’aller vers d’autres horizons, vers le secteur privé ou à l’étranger. Ce déficit en médecins spécialistes dans l’imagerie numérique, l’anesthésie-réanimation et bien d’autres spécialités commence à se poser avec acuité dans plusieurs structures de santé publique anciennes ou nouvellement réalisées.
Par ailleurs, et selon les mêmes sources avisées, dans la plupart des hôpitaux d’Oran et du pays des patients programmés venus afin d’être opérés le jour fixé, sont souvent invité à revenir une prochaine fois en raison d’une manque de produits anesthésiques ou morphiniques antidouleur. Une «pénurie provoquée», expliquent tous ceux qui ne comprennent pas pourquoi un grand établissement disposant d’équipements modernes peut manquer à ce point de médicaments et de produits de base indispensables à un acte chirurgical ?
Par S.Benali