Evênement

Chine : Guangzhou, capitale mondiale des médias

Le 5e Sommet mondial des médias s’est ouvert dimanche à Guangzhou (Sud Chine) en présence de plus de 450 participants représentant une centaine de pays dont l’Algérie.

Devant durer deux jours (3 et 4 décembre), cette rencontre internationale regroupe des professionnels de 197 médias parmi lesquels Algérie Presse Service (APS), des groupes de réflexion et des organisations internationales, à l’initiative conjointe de l’agence de presse chinoise Xinhua et le gouvernement provincial du Guangdong duquel dépend la ville de Guangzhou.

Se voulant être une plateforme mondiale d’échange et de coordination entre les médias, ce Sommet focalise sur deux thèmes essentiels, à savoir «Renforcer la confiance mondiale» et «Promouvoir le développement des médias».

S’exprimant lors de la séance plénière, le président exécutif du Sommet mondial des médias et président de l’agence Xinhua, Fu Hua, a relevé que le monde est entré dans une «nouvelle période de troubles et de changements», soutenant que les médias se devaient d’assumer l’importante responsabilité qui leur incombe, celle de «renforcer la confiance mondiale».

Faisant allusion à l’actualité brulante surtout dans les zones de conflit où l’information est la première victime, il a déclaré que «face aux difficultés, la confiance est plus importante que l’or» et que la corporation journalistique doit respecter l’éthique, lutter contre les Fake-news et promouvoir la paix et le développement humain dans le monde.

Pour Iqbal Survé, président du South African Independent Media Group, les reportages peuvent rendre les relations entre les peuples et les pays «plus fortes et plus étroitement liées».

«Les médias doivent insuffler espoir et confiance aux gens à travers des reportages et promouvoir la construction d’un monde meilleur», a-t-il opiné.

Citant un rapport sur l’actualité numérique publié cette année par l’Institut de journalisme de Reuters, la présidente de l’agence de presse britannique Sue Brooks, a déclaré que la tendance des audiences se tourne vers les médias numériques, mobiles et sociaux.

«Nous nous efforçons à mettre l’intégrité, la fiabilité journalistique et l’absence de parti pris dans chaque article et nous considérons cela comme le fondement du journalisme», a-t-elle déclaré.

Les participants à ce Sommet de deux jours ont également insisté sur le développement des médias, relevant qu’à l’ère de l’information, des nouvelles technologies et applications, ce développement est confronté à de nouveaux défis.

Pour Hu Guo, vice-président du Quotidien du Peuple (Chine), il faudrait, à l’heure de l’exploration de l’utilisation du big-data, de l’intelligence artificielle, du cloud computing… etc, relever le défi de produire une information «crédible» et d’améliorer continuellement les capacités de reporting et de diffusion.

L’intégration dans les médias de l’intelligence artificielle a été, à cet effet, longuement abordée par les participants, visiblement partagés sur la question. Mizutani Hiroshi, président de Kyodo News, a estimé que du point de vue des médias, l’évolution des smartphones et de la technologie de l’intelligence artificielle générative est comme un «changement de jeu», relevant que les changements effrénés dans le paysage médiatique ont considérablement modifié la manière dont les agences de presse peuvent fournir des informations.

Chen Yanquan, directeur adjoint de l’agence Associated Press, a estimé, lui aussi, que l’intelligence artificielle a ouvert de nouvelles opportunités aux médias, qui, selon lui, peuvent libérer les journalistes du travail «mécanisé», se concentrer sur des reportages plus influents et améliorer l’efficacité du travail d’information et les effets de la communication.

Option battue en brèche par Mehmet Akkan Suver, président de Maemara group fondation, qui estime que l’intelligence artificielle telle qu’exploitée pour la production de contenu, produit de l’information «artificielle» difficile à recouper.

L’information est généralement travestie et instrumentalisée selon les «agendas de leurs auteurs», a-t-il martelé.

Le WMS (World Media Summit ) a été lancé en octobre 2009 par un groupe d’agences de presse dont Xinhua, Associated Press, Reuters, TASS et Kyodo News. Ces agences forment un Présidium, organe décisionnel suprême du mécanisme. Ce dernier est doté d’un secrétariat qui sert d’organe délibérant et exécutif du WMS.

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