Réclamant un cessez-le-feu immédiat à Ghaza : l’Algérie soumet un projet de résolution au Conseil de sécurité
Le projet de résolution qui sera soumis au vote des membres du Conseil de sécurité demain matin, constitue une manœuvre diplomatique opportune, puisqu’elle servira à faire pression sur l’entité sioniste.
L’Algérie a soumis auprès du Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution portant sur un cessez-le-feu immédiat à Ghaza. Cette initiative, qui intervient après une série de débats organisés par l’instance onusienne, dont certains ont été le fait de l’Algérie, sur la situation en Palestine notamment dans la bande de Ghaza, sera soumise demain au vote des membres du Conseil. Membre non permanent de cette instance pour un mandat de deux ans, l’activisme de l’Algérie au sein de l’instance onusienne en faveur de la Palestine a déjoué les plan des alliés d’Israël qui avait tenté de faire de la décision de la CIJ un non événement. L’insistance de la représentation algérienne de consacrer une séance du Conseil de sécurité pour débattre de la décision de la CIJ a brouillé les cartes de l’entité sioniste et donné plus d’échos à la plainte de l’Afrique du sud contre Israël.
La démarche algérienne ne relève pas de la simple symbolique et pourrait même avoir l’adhésion de tous les membres du Conseil de sécurité. La séquence politique du moment se prête à pareille initiative compte tenu de l’existence de négociations pour un cessez-le-feu, un intérêt électoral aux USA de voir un retour au calme avant la présidentielle de novembre prochain et l’échec militaire évident de l’entité sioniste. Cela sans oublier la dénonciation planétaire et unanime de l’ensemble de la communauté humaine. Le projet de résolution qui sera soumis au vote des membres du Conseil de sécurité demain matin, constitue une manœuvre diplomatique opportune, puisqu’elle servira à faire pression sur l’entité sioniste. Cela ne garantit pas le succès de la démarche, mais même si un veto américain viendrait bloquer l’initiative algérienne, celle-ci aura déjà le grand mérite de replacer dans son contexte, la question de l’agression génocidaire contre les Palestiniens de Ghaza.
La résolution déposée par l’Algérie est d’autant plus importante que l’agression n’a absolument pas cessé, bien au contraire. Et pour cause, les informations émanant de Palestine font état d’un nombre de martyrs des bombardements de l’occupation sioniste contre les maisons des citoyens dans le centre de la bande de Ghaza, de plus en plus important. Avant-hier, 40 martyrs, ont été recensés par des sources. Selon ces sources, citées par Wafa, le nombre de martyrs s’est élevé à 40 lors d’une série de raids sionistes qui ont visé une dizaine de maisons dans les zones d’Al-Zawaida et de Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Ghaza, en plus de dizaines de personnes sous les décombres.
Les avions de combat de l’occupation ont également lancé un raid sur la rue Al-Sika dans la ville de Beit Hanoun, au nord de la bande de Ghaza, et un autre raid à l’est du quartier d’Al-Zaytoun dans la ville de Ghaza. Dans un nouveau bilan arrêté samedi, le nombre des martyrs s’est élevé à 28 858, dont une majorité de femmes et d’enfants, en plus de 68 677 blessés, depuis le début de l’agression sioniste contre la bande de Ghaza, le 7 octobre dernier.
«Nous pensons qu’il est grand temps désormais pour le Conseil de sécurité d’adopter une résolution sur un cessez-le-feu humanitaire», a plaidé il y a quelques jours l’ambassadeur palestinien à l’ONU Riyad Mansour, estimant qu’ «il y a un soutien massif parmi les membres du Conseil de sécurité», malgré l’incertitude sur la position américaine. Mi-octobre puis début décembre, malgré la pression de la communauté internationale face à la crise humanitaire dans la bande de Ghaza, les Américains avaient mis leur véto à des projets de texte demandant un cessez-le-feu. Le dernier adopté fin décembre – les Etats-Unis s’abstenant – réclamait l’acheminement «à grande échelle» de l’aide humanitaire dans le territoire palestinien.
Yahia Bourit