Confiscation des biens de l’ambassade d’Algérie au Maroc Ahmed Attaf affirme : l’affaire est «close»
Rappelons que l’Algérie avait condamné «dans les termes les plus énergiques» le projet de confiscation des prémices de l’Ambassade de l’Etat algérien au Maroc, affirmant que le gouvernement algérien «répondra à ces provocations par tous les moyens qu’il jugera appropriés».
L’incident créé par le Maroc et fait réagir vertement le ministère des Affaires étrangères n’est plus d’actualité. On se souvient que le Maroc a décidé de déposséder la représentations diplomatique algérienne à Rabat d’une partie de ses biens, au motif de l’agressivement d’un établissement public mitoyen. Ce problème n’en est plus un à bien entendre le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf. En effet, le ministre a affirmé, lors de la conférence de presse qu’il a animé ce mardi, que cette affaire était «close». M.Attaf a expliqué cela en soulignant que le Maroc a pris une décision jugée «appropriée» suite à la réponse de l’Algérie à ce sujet. «La souveraineté de l’Algérie est entre de bonnes mains», a déclaré le ministre, notant que «cette question a été soulevée par les Marocains et nous y avons répondu, ce qui a amené le Maroc à prendre une décision que nous jugeons appropriée, l’affaire étant ainsi close».
Rappelons que l’Algérie avait condamné «dans les termes les plus énergiques» le projet de confiscation des prémices de l’Ambassade de l’Etat algérien au Maroc, affirmant que le gouvernement algérien «répondra à ces provocations par tous les moyens qu’il jugera appropriés», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger. «Le Royaume du Maroc s’est engagé dans une nouvelle phase escalatoire dans ses comportements provocateurs à l’égard de l’Algérie. Ces nouvelles provocations se sont manifestées récemment à travers le projet de confiscation des prémices de l’Ambassade de l’Etat algérien au Maroc», avait relevé le ministère dans son communiqué. L’Algérie a considèré dans son communiqué qu’il y avait «là une violation inqualifiable du respect et du devoir de protection à l’égard des représentations diplomatiques d’Etats souverains que sanctuarisent tant le droit que la coutume internationale».
Lors de la même conférence de presse, le ministre des Affaires étrangères a annoncé l’examen, dès aujourd’hui, des mécanismes à même de permettre à l’ONU de suivre la mise en œuvre de ce qui a été décidé au Conseil de sécurité, à l’initiative de l’Algérie qui a dirigé le groupe des dix membres élus (E10), en faveur d’un cessez-le-feu immédiat, durable et inconditionnel à Ghaza. Des réunions seront organisées pour «proposer des formules et des mécanismes à même de permettre à l’ONU de suivre la mise en œuvre de ce qui a été décidé au Conseil de sécurité et notamment de veiller à ce que l’occupation israélienne respecte les obligations et engagements qui lui incombent et se conforme aux mesures et décisions prises par la Communauté internationale». Dans cette perspective, le ministre a expliqué que «les prochaines étapes
seront axées essentiellement sur le suivi de la mise en œuvre de cette résolution et les efforts pour une cessation immédiate de l’agression israélienne contre la bande de Ghaza, ainsi que sur la garantie de l’acheminement inconditionnel et sans restrictions des aides humanitaires destinées au peuple palestinien». Et de souligner que «sur la base de ces acquis, à leur tête la résolution adoptée, hier, par le Conseil de sécurité, l’Algérie poursuivra ses efforts dans ce cadre conformément aux priorités définies précisément et clairement par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune».
«L’adoption de cette résolution est un succès, car il s’agit de la première résolution du Conseil de sécurité à la teneur claire et expresse, à savoir un cessez-le-feu immédiat, durable et inconditionnel dans la bande de Ghaza», a soutenu le ministre des Affaires étrangères, ajoutant que l’adoption de cette résolution «constitue un acquis important pour la cause palestinienne, de par sa teneur, mais aussi du point de vue procédural, car il s’agit de la première résolution présentée par les membres élus conjointement et de manière unifiée dans l’histoire des Nations Unies».
Le ministre Attatf a abordé d’autres dossiers, dont celui du Sahara occidental.A une question sur les violations constantes de la souveraineté du Sahara occidental par le régime marocain, le ministre des Affaires étrangères a
dit que «ce n’est pas nouveau, mais le dossier général, sérieux et fondamental est entre les mains du Comité des Vingt-Quatre, qui considère que le Sahara occidental est toujours un territoire à décoloniser».
«Le Conseil de sécurité se réunira le mois prochain pour examiner le dossier. La question du Sahara occidental reste inscrite et la MINURSO est toujours présente au Sahara occidental. Par conséquent, le dossier n’est clos que dans les illusions du Maroc. Dans les faits, il reste bel et bien ouvert et les données accablantes demeurent entre les mains des Nations Unies», a-t-il fait valoir.
Concernant la situation au Sahel après l’annonce par le Gouvernement malien de son retrait de l’accord d’Alger, le ministre a indiqué que «le Mali a fait un pas supplémentaire, à savoir l’organisation de la réconciliation nationale dans un cadre intermalien, avec la mise en place d’un comité chargé de superviser la réconciliation nationale et de gérer et de traiter le dossier».Cela étant, «nous demeurons convaincus que l’Accord d’Alger reste le cadre idoine pour garantir l’unité, l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali, car il rassemble toutes les parties», a-t-il poursuivi, constatant avec regret que «le dialogue organisé par les autorités maliennes n’est pas un dialogue inclusif mais plutôt d’exclusion».
Yahia Bourit