EDITO

Un nouveau monde en gestation

Lundi sur toutes les chaînes du monde, et en particulier les chaînes occidentales, il n’ y avait de place que pour l’investiture du 47e président des États-Unis d’Amérique, Donald Trump. Une investiture suivie minute par minute. Rien n’était occulté, tout était filmé et commenté au moindre détail. Une longue mise en scène qui, il faut bien l’avouer, a fini par être lassante et répétitive et qui devait, malgré cela, se prolonger jusqu’au bout de la nuit.

Et comme annoncé par Trump, la quasi-totalité des promesses faites ces dernières semaines ont été encore une fois martelées. A l’exception peut être d’un rallongement pour la résolution du conflit ukrainien, les autres dossiers ont vu une confirmation. Ainsi le retrait des Etats Unis de l’OMS a été acté, Trump déclarant, en signant ce décret, que “l’organisation nous a escroqué”. L’accord sur le climat de Paris a connu le même sort, un retrait pur et simple. Les personnes qui ont été condamnées pour leur participation à l’assaut sur le Capitole ont été graciées. Les migrants illégaux “ seront refoulés par millions”. Pas par centaines ou milliers, mais par millions. Un état d’urgence a aussi été décrété aux frontières avec le Mexique. Le Canal de Panama repassera sous contrôle américain. Et la liste des premières décisions et premiers décrets signés est encore longue.

Trump a voulu frapper les esprits, et il a bien réussi son coup, même si de l’avis de beaucoup d’experts, une bonne partie de ces décisions ne pourra jamais être mise en pratique. Mais qu’à cela ne tienne, le nouveau président ne s’embrassera pas pour, ce qui n’est pour lui, que des détails. Il compte même implanter le drapeau américain sur Mars.

Pour le milliardaire américain “ l”âge d’or de l’Amérique a commencé”. Ce qui reste importe peu. Pourtant ces décisions ne seront pas sans conséquences et pour les Etats Unis et pour le monde. L’offensive impérialiste du magnat de l’immobilier, que ce soit pour le Canal de Panama ou pour le Groenland, ne se fera pas sans dégâts, même si Trump assure être un homme de paix et ne pas être adepte des guerres.

Quoi qu’il en soit, nous sommes tout juste au début d’un mandat qui promet d’être des plus incertains pour la paix dans le monde, et qui chamboulera très profondément les relations internationales et mettra à rude épreuve un grand nombre d’organisations internationales. Les quatre ans à venir risquent d’être longues et pleines de surprises et de sorties de route comme jamais on n’en a connu auparavant.

Par Abdelmadjid Blidi

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