La forêt de l’université USTO-MB sera enfin réhabilitée
«Mieux vaut tard que jamais», lancent les mauvaises langues locales en apprenant qu’une convention entre l’université et Sonatrach sera signée demain afin de restaurer cet espace forestier abandonné et clochardisé depuis des années.
Cet espace forestier au cœur de l’enceinte universitaire des sciences et de la technologie d’Oran Mohamed Boudiaf (USTO-MB) fera l’objet nous dit-on de divers travaux sylvicoles incluant le nettoyage des zones, d’élagage, d’ouverture de pistes d’accès et de mobilité, d’opérations de drainage, de nivellement et de préservation des sols. Ce sera même, soulignent les sources concernées, «un véritable laboratoire pour les étudiants de l’USTO-MB dans les filières écologiques qui auront l’occasion de mettre en pratique leurs connaissances théoriques tout en œuvrant à la préservation de l’environnement».
Cette opération de réhabilitation permettra donc de transformer la forêt de l’USTO-MB en un espace naturel revitalisé faisant fonction de «centre d’éducation scientifique et de sensibilisation environnementale permettant de renforcer le rôle de l’université dans la recherche et l’innovation au service du développement durable». Tout un programme fièrement annoncé par les responsables de l’Université et de Sonatrach, et qui fera l’objet aujourd’hui d’une cérémonie de signature d’une convention à la hauteur des objectifs affichés.
Cependant, sur les réseaux sociaux, bon nombre d’étudiants, enseignants, cadres ayant achevé leur études à l’université USTO affichent leur doute et leur scepticisme quant à la réussite de cette opération, tout en dénonçant les carences et les dysfonctionnements du vieux système de gestion des affaires locales dans plusieurs domaines d’organisation et de fonctionnement de la vie sociale collective.
En matière de préservation de l’environnement et de protection de la nature, beaucoup rappellent les médiocres balbutiements et agitations stériles qui ne servaient qu’à camoufler les échecs et la régression. On se souvient par exemple qu’en février 2020, quelques agents de la direction de l’environnement, accompagnés par des membres d’une association d’ornithologie, dénommée «ChafiAllah», étaient en visite sur ce vieil espace boisé de l’université Mohamed Boudiaf pour constater et se lamenter sur la mort de plusieurs arbres gravement touchés par la prolifération de la chenille processionnaire dans cette forêt de plus de cinq hectares. Un fléau dont l’éradication relève essentiellement des missions des techniciens de la conservation des forêts.
On se souvient également qu’un vaste programme d’aménagement forestier, avec une approche pédagogique, avait été établi par les services des forêts et l’administration de l’Université visant à la régénération des arbres malades et à la plantation de nouvelles espèces plus résistantes et appropriées. Mais cinq ans plus tard, la situation d’abandon et de délabrement de cet espace forestier n’a guère changé.
Comment alors expliquer toutes ces vieilles envolées médiatiques laissant croire que tous les dossiers liés à la protection de la nature et du tissu végétal en milieu urbain allaient être enfin pris en charge avec rigueur et efficacité?
Par S.Benali