Glissements de terrain et effondrements de vieilles bâtisses : un risque majeur indéniable
La semaine dernière à Oran un tragique glissement de terrain survenu sur le lieu-dit Terrain Chabat au quartier Les Planteurs a causé la mort de quatre personnes, une mère et ses trois enfants.
Un plan d’urgence a été immédiatement mis en place pour venir en aide aux sinistrés. Après une inspection technique rigoureuse, 182 habitations ont été déclarées à haut risque d’effondrement imminent et une opération de relogement a alors été aussitôt lancée dès le lendemain de l’incident en faveur des occupants.
Les familles ont été relogées sur le site des 900 logements situé dans la commune de Misserghine. Conformément aux directives du Chef de l’Etat M. Abdelmadjid Tebboune, toutes les familles sinistrées ou en situation de danger ont bénéficié d’un nouveau logement décent.
Plus d’une semaine après le drame causé par cet éboulement au quartier des bidonvilles des Planteurs, les commentaires défilent sur les réseaux sociaux exprimant la tristesse et la compassion envers les victimes mais aussi des reproches et de sourdes colères envers d’anciens responsables et gestionnaires qui n’ont jamais réussi à régler ce dossier de réhabilitation et de restructuration du quartier des planteurs. Un dossier vieux d’un demi siècle, évoqué avec insistance au détour d’une visite du défunt président Chadli Benjedid à Oran.
«Il est inadmissible que les visiteurs empruntant ce téléphérique puissent avoir sous les yeux ce décor de bidonvilles et de misère urbaine…» avait déclaré l’ancien président aux responsables locaux de l’époque qui lançaient alors avec empressement et certitude des annonces et des discours sur un grand et imminent projet de prise en charge des anciens quartiers de la ville défigurés par le vieux bâti en ruine et les bidonvilles en constante prolifération. Sidi El Houari, les Planteurs, Ras El Ain, Kouchet El Djir, La Calère et bien d’autres sites allaient ainsi rester des décennies durant livrés à l’abandon et à la régression urbaine inexorable.
Ce n’est qu’à partir des années 2 000 que des plans de restructuration et de réhabilitation ont été élaborés mais sans pour autant être mis en œuvre rapidement pour diverses raisons liées notamment aux capacités de relogement des familles occupant les sites d’habitat précaires. Le quartier des Planteurs promis à une grande opération de rénovation urbaine comptait à l’époque à peine deux ou trois centaines de familles occupant les anciens baraquements. Et au fil des années, la population ne cessait pas d’augmenter au rythme des opérations de recasement menées «au compte-goutte» et qui allaient compliquer l’équation bidonville=relogement.
La semaine dernière, il aura fallu le drame du décès de quatre personnes ensevelies dans l’éboulement pour reloger en une seule nuit près de 200 familles occupant ces constructions fragiles construites illicitement. Il suffit aujourd’hui de consulter les archives de la presse locale pour se rendre compte que la ville d’Oran enregistre en moyenne une fois tous les cinq ans un glissement de terrain ou un effondrement de vieille bâtisse semant le deuil parmi les occupants.
Par S.Benali